Après m’être fait la main sur des bouchons (lire l’épisode 4, « Dollemard et le mystère des bouchons en plastique »), il est maintenant temps de percer le mystère des déchets les plus inattendus de la plage-poubelle du Havre. Comment les pierres tombales des familles James et Bouissonnie ont-elles pu finir sur la plage ? Jolie mise en abîme, tout de même, que d’enquêter sur l’histoire de vieilles tombes au cœur de cette obsession consacrée à la généalogie de nos vieux déchets oubliés (lire l’épisode 1, « Enquête à la décharge »). En revanche, contrairement à ce que je pensais, la meilleure solution pour démarrer n’était pas de contacter tous les homonymes locaux des défunts. Mea culpa.
Les archives municipales m’ont encore bien aidé sur ce coup-là (lire l’épisode 2, « Un vide-ordures sur la mer »), en me laissant consulter leur registre des cimetières. Selon ce document, les personnes dont les pierres tombales sont recouvertes par la marée deux fois par jour sont officiellement toujours inhumées dans une concession perpétuelle du cimetière Sainte-Marie, dans le centre du Havre. Au milieu de ce cimetière verdoyant, sur des pierres tombales toutes neuves posées sur des socles tout vieux, apparaissent effectivement les noms James et Bouissonnie, repérés sur les tombes au pied de la falaise. Contactés à plusieurs reprises, les services du cimetière sont incapables de donner une explication au vagabondage de ces pierre tombales.