Jean-Jacques Urvoas n’a plus de circonscription mais des juridictions. Pour son premier déplacement dans un tribunal, il a choisi celui de Chartres (Eure-et-Loir), qui ressemble à ce qu’est aujourd’hui la justice
à ses yeux. L’équilibre fragile de ce petit palais de 32 magistrats reposerait, analyse le nouveau ministre, sur le seul engagement des professionnels
qui l’animent. Traduction : désolé de vous voir bosser avec trois bouts de ficelle.
Ici, personne ne lui parle de l’état d’urgence ou de la déchéance de nationalité. Seule la justice du quotidien intéresse. Timidement, le procureur général glisse qu’à Chartres, comme ailleurs, les magistrats sont confrontés à la radicalisation
. Il ne développe pas davantage.
Jean-Jacques Urvoas a fait savoir que le budget et les effectifs de la justice seraient sa priorité absolue
. Dès la passation de pouvoir avec Christiane Taubira, il l’avait promis : Je vais faire en sorte que la seule loi d’importance soit votée : la loi de finances.
Il faut dire qu’il n’a que quinze mois devant lui, avant l’élection présidentielle. Et il s’y est mis sans tarder : après deux semaines en poste, il annonce le redéploiement immédiat de 14 millions d’euros, pour les renforts temporaires de juges
et 300 contrats de vacataires supplémentaires.
Plus difficile à approcher que lorsqu’il était député, le garde des Sceaux se veut malgré tout abordable et limite la cohue autour de lui.