Dubail, c’est un passage presque rectangulaire, étrange dans un Paris encore un peu populaire, engoncé au milieu d’un pâté d’immeubles du Xe arrondissement, planté d’ateliers, d’une miroiterie, d’un garage, d’une église derrière un rideau de fer surmonté d’une enseigne lumineuse façon peep-show décati. Deux entrées rejoignent la rue des Vinaigriers et le boulevard Magenta, une autre relie à la gare de l’Est. La quatrième, plus discrète, est une volée d’escaliers déboulant du passage des Récollets sur le 25 dudit passage où siège La France insoumise. Rien moins que le centre du monde de la gauche, ces jours-ci : c’est là qu’est née Nupes, et les parents sont très contents, merci pour eux.
« Nupes » ? La Nouvelle union populaire écologique et sociale, voyons. Le nom sur lequel, après moult palabres, les différents partis de gauche et écolo ont réussi à se mettre d’accord avant même que les contrats de mariage ne soient signés. Prononcer « Nupesse », « Nupe » ou « Nupse », c’est selon les interlocuteurs, mais il y a derrière une coalition inédite depuis 25 ans et la « gauche plurielle ». Au milieu, il y a d’abord l’Union populaire de La France insoumise et sa tête de gondole Jean-Luc Mélenchon, ci-devant troisième de l’élection présidentielle avec 21,95 %. Avant, il y a « nouvelle » et derrière « écologique » et « sociale » afin de remaquiller la devanture Insoumise en coalition des partis de gauche.