Dans le huis clos des voitures Uber se jouent de drôles de tête-à-tête. À l’avant des berlines, des chauffeurs souvent novices dans ce métier de service. Seule une poignée d’entre eux est l’héritière de la « grande remise », la préhistoire des VTC (lire l’épisode 2, « Uber, la licorne d’abondance »). Les autres étaient livreurs, vigiles ou chômeurs avant de prendre le volant. À l’arrière, la clientèle est variée : cadres pressés, touristes, fêtards imbibés… Ces derniers utilisent surtout Uber pour ses tarifs et sa facilité. Rares sont ceux qui s’offraient auparavant les services d’un « chauffeur privé ». Pourtant, entre les passagers et les chauffeurs, il y a collusion de deux mondes qui ne se croisent finalement que dans ces voitures noires.
Les chauffeurs salariés des Loti, sans formation ni diplôme, apprennent sur le tas comment manier les passagers. Les chauffeurs détenteurs de la carte professionnelle VTC s’y préparent eux en acquérant des rudiments de « relation client » pendant la préparation de l’examen. Tenue, conversation, attitude… L’examen VTC comporte une série de questions sur la façon d’aborder le client. L’épreuve de décembre demandait par exemple ce qu’il convient de faire « en déposant une cliente, de nuit, à son domicile ». La bonne réponse :