Longtemps, les politiques ont gardé leur distance avec Uber. Ce n’est plus le cas. Semeur de zizanie chez les élus de banlieue (lire l’épisode 1, « En banlieue, Uber monte dans les tours »), Uber l’est aussi à l’échelle nationale. Depuis son arrivée en France en 2011, la plateforme n’a de cesse de chambouler le secteur des transports et sa réglementation, en comptant sur l’engouement des clients et des chauffeurs (lire l’épisode 3, « Kamel, chauffeur Uber ») pour empêcher tout retour en arrière. La promesse d’un bras de fer sans fin avec les autorités, qu’Uber tente toujours de remporter grâce à l’argument de l’emploi créé.
Il a fallu attendre 2014 pour que le pouvoir ose défier la start-up américaine. À cette époque, Uber lance en France UberPop. Sous couvert de covoiturage, ce service permet à n’importe quel particulier de s’improviser chauffeur privé, fût-il au volant d’une modeste Citroën C3 et parfaitement novice dans le transport de personnes. UberPop cristallise aussitôt la colère des taxis. Des manifestations électriques se multiplient dans les grandes villes. Des dizaines de chauffeurs Uber – « Pop » ou non – sont extraits de leurs voitures aux feux rouges et chahutés par les taxis. Une berline bloquée sur le périphérique voit même pleuvoir des cailloux sur son pare-brise…
Fin juin 2015, François Hollande déclare qu’« UberPOP doit être dissous et déclaré illégal ». Une semaine plus tard, c’est Manuel Valls qui proclame que «