Trouver un créneau sur Doctolib, obtenir un rendez-vous et se ranger, enfin, du côté des vaccinés : voilà LA préoccupation du moment pour beaucoup de monde. Devant les centres de vaccination, les files s’allongent, et il n’est pas rare de voir s’y glisser des personnes jeunes et bien portantes venues tenter leur chance. Pfizer, AstraZeneca, Moderna… Pour eux, peu importe le flacon, pourvu qu’on ait la dose. Face à la demande massive, Anne Hidalgo, la maire de Paris, en appelait même le 21 mars à « débrider » la vaccination pour l’ouvrir à « tous ceux qui le veulent ». Avant de se faire rappeler l’évidence par Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement : pour le moment, il n’y en a pas pour tout le monde.
Cet engouement contrarié nous ferait presque oublier que l’ambiance, il y a quelques mois, était tout autre. Fin mars 2020, une dizaine de jours après le début du premier confinement, les résultats d’une enquête Ifop réalisée en ligne suggéraient que 26 % des Français refuseraient de se faire vacciner contre le Covid-19 si un vaccin se présentait. Tout au long de l’année, ce chiffre n’a fait que gonfler pour atteindre un pic en décembre. À la question « des vaccins contre le Covid-19 vont être administrés progressivement à la population à partir de la fin d’année 2020 (dans les Ehpad) et tout au long de l’année 2021. Vous personnellement, vous ferez-vous vacciner ? », 58 % répondaient par la négative. Mais la tendance s’est inversée.