Aux Jours, ce qui nous rend si particuliers, ce qui rend notre travail singulier et unique, c’est que nous pratiquons un journalisme tenace, on aime aller regarder là où personne ne regarde, là où on ne s’attarde pas d’ordinaire, et s’y accrocher, y rester quand tout le monde a tourné les yeux, quand les caméras se sont éteintes. Un média particulier également par sa transparence : nous avons décidé aujourd’hui de publier nos comptes et de vous montrer à quoi sert l’argent de vos abonnements.
L’indépendance des Jours est cruciale, parce que seul le journalisme doit guider notre travail et pas les intérêts d’un puissant actionnaire ou d’un annonceur. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé notre campagne annuelle d’abonnements. Depuis le début de l’année 2022, l’environnement économique est difficile pour les médias indépendants, avec le poids de l’inflation qui pèse sur le budget de nos lectrices et de nos lecteurs et une campagne présidentielle marquée par une fatigue démocratique qui a suscité le désintérêt, quand, d’ordinaire, c’est là un temps d’abonnements massifs.
Fin 2020, nous avons atteint l’équilibre économique grâce à vous, lectrices et lecteurs, grâce à vos abonnements et réabonnements, grâce à cette campagne que vous avez partagée, relayée, grâce aux abonnements que vous avez offerts, grâce à vos dons… Aujourd’hui, à cause de ce contexte difficile, nous devons être vigilants et consolider notre équilibre économique. En absence de gros actionnaires ou de revenus publicitaires
Au moment où nous écrivons ces lignes, la jauge d’abonnements de notre campagne sur la page d’accueil de notre site est à 427, or nous avons besoin de 1 500 abonné·e·s supplémentaires, et nous nous sommes fixé jusqu’au 15 juillet pour atteindre cet objectif. Si nous n’y parvenions pas, notre chiffre d’affaires pourrait baisser cette année et nous aurions un résultat net négatif.
« Chiffre d’affaires » ? « Résultat net négatif » ? Pour que vous compreniez à quel point cette campagne est cruciale pour assurer notre pérennité, nous avons décidé d’être totalement transparents et de publier nos comptes, nous vous le devons, nos abonné·e·s sont les deuxièmes actionnaires après les journalistes.
Ah mais, on vous entend d’ici : « Je veux m’abonner, je veux faire monter la jauge là tout de suite ! » OK, d’accord. Et après, on vous emmène en expédition dans nos chiffres.
Vous n’êtes pas ou plus abonné·e ? Vite, il faut y remédier :
Vous êtes abonné·e, mais vous voulez participer ?
Voilà une bonne chose de faite ! Maintenant, c’est parti pour un grand voyage au pays des chiffres des Jours. En 2020, nous vous avions déjà donné une vue d’ensemble de nos charges et de nos dépenses annuelles. À l’époque, Les Jours perdaient 53 000 euros par an. Grâce à votre mobilisation, en 2021, une année marquée par la crise du Covid, notre média a réalisé son premier exercice comptable bénéficiaire, avec un résultat net positif de 33 000 euros.
Mais cette année 2021 a été contrastée pour le recrutement de nouveaux et nouvelles abonné·e·s. Après un pic historique d’abonnements en mars 2021 à la suite à nos révélations sur l’affaire Pierre Ménès et la censure du documentaire de Marie Portolano par Canal+, nous avons connu ensuite une légère diminution de nos abonné·e·s, dont le nombre s’élevait fin 2021 à un peu plus de 12 000, dont 10 300 individuels.
D’où viennent nos revenus ?
91 % de nos revenus viennent directement de nos abonnés
Vous le voyez sur ce tableau, nos revenus s’élèvent à un peu plus d’un million d’euros et proviennent pour leur très grande majorité (91 %) de nos abonné·e·s, sous la forme d’abonnements et de dons.
9 % de nos revenus viennent de la diversification
Le reste (9 %) est constitué de revenus liés à l’adaptation de nos enquêtes journalistiques en livres et podcasts, et d’une subvention accordée par l’European Journalism Center pour notre enquête sur les migrants au Sénégal, Prendre la mer.
Que finance votre abonnement ?
71 % de nos dépenses sont consacrées aux enquêtes journalistiques
Nos dépenses s’élèvent à 982 000 euros. Nous consacrons 71 % de ces dépenses au journalisme : salaires des journalistes permanents et des pigistes rédacteurs, photographes et illustrateurs (plus de 130 en 2021), frais de reportages, achats de photographies auprès d’agences.
18 % de nos dépenses sont consacrées au développement, au marketing et aux finances
Moins visibles, mais indispensables pour faire de notre média une mécanique bien huilée au service de nos abonné·e·s (application, nouvelle page d’accueil…), ces dépenses rémunèrent les salariés chargés du marketing, de la technique et des finances.
11 % de nos dépenses sont consacrées au frais généraux et divers (frais bancaires, loyer, honoraires juridiques et comptables…)
Le reste de nos dépenses se répartit entre les frais bancaires pour l’encaissement des abonnements, le loyer de notre rédaction et les honoraires de nos comptables et avocats.
Vous l’avez compris, si Les Jours ont été bénéficiaires en 2021, cet équilibre est fragile. L’année 2022 est incertaine, avec un premier semestre pour l’instant en deçà de nos attentes, plombé par une campagne présidentielle décevante et la baisse du pouvoir d’achat. Le risque, réel, est que perdions l’équilibre. Or, quand un média indépendant comme Les Jours perd l’équilibre, il n’y a pas de gros actionnaire pour le rattraper, et il tombe. Sauf à réduire la quantité et la qualité de notre production journalistique, et ça, nous nous y refusons. Le contexte politique montre que nous allons avoir plus que jamais besoin d’un média indépendant comme Les Jours pour enquêter, éclairer, révéler, ne jamais lâcher. Pour soutenir Les Jours, nous ne pouvons compter que sur vous, nos abonné·e·s, c’est vous qui faites Les Jours, c’est votre média, votre campagne, vous avez jusqu’au 15 juillet pour faire monter