À quoi ressemble-t-elle, cette faim de journalisme qui vous tenaille, qui nous tenaille, aux Jours ? À ça : en 2023, ce sont 35 nouvelles séries qui sont venues s’ajouter aux 231 qui, toujours en cours ou désormais closes, ont fait les sept premières années des Jours. Oui, une faim de journalisme : de la première lancée au début de l’année, Assassinées, sur les féminicides de 2023, à la dernière, Pull à clics, sur le tricot qui en dit long sur notre époque, toutes nos séries, toutes nos obsessions, tentent de tracer des lignes directrices claires dans une actualité épuisante et de rassasier nos curiosités, nos urgences d’en savoir plus et, plus que tout, les vôtres. En attendant la traditionnelle rétro photos des Jours, nous avons demandé à plusieurs des journalistes qui ont signé certaines des séries de l’année de nous emmener de l’autre côté de leur clavier pour nous raconter une coulisse de leur travail, un instantané, une rencontre, une impression.
« “C’est rare de voir des hommes journalistes travailler sur ces sujets.” Cette phrase, je l’ai souvent entendue au cours de la rédaction de la série Assassinées. Parmi les témoins de mes articles toutefois, personne ne m’a jamais fait ressentir que c’était un problème. Mais c’est vrai que c’est rare. Ce n’est pas non plus inédit. D’autres journalistes hommes l’ont fait, et très bien fait, avant moi. Mais c’est vrai que c’est rare. Et c’est dommage.