C’est une étape importante dans la courte vie des Jours : la levée de fonds que nous venons d’entamer porte ses premiers fruits et nous avons signé avec ceux qui ont choisi de soutenir Les Jours et leur indépendance. Ces actionnaires sont minoritaires au capital des Jours, qui reste détenu à 89,24 % par ses cofondateurs, à savoir Olivier Bertrand, Nicolas Cori, Sophian Fanen, Raphaël Garrigos, Alice Géraud, Antoine Guiral, Augustin Naepels, Isabelle Roberts et Charlotte Rotman.
Voici donc les premiers actionnaires des Jours : NJJ Presse (Xavier Niel, 3,47 %) ; Solaire (Olivier Legrain, 2,43 %) ; MOF Prod (Marc-Olivier Fogiel, 1,24 %) ; Groupe Troisième œil (Pierre-Antoine Capton, 0,99 %), Les Nouvelles éditions indépendantes (Matthieu Pigasse, 0,99 %), Hervé Chabalier (0,50 %) et Guichard Interdev (Jean-François Guichard, 0,25 %). À ces derniers se joint le groupe « La famille et les amis » (0,89 %), qui rassemble, comme son nom l’indique, des proches des cofondateurs. Progressivement, d’autres investisseurs s’ajoutent via la plateforme d’investissement participatif Anaxago. La diversité et la multiplicité de nos actionnaires sont des garanties de notre indépendance.
Aux Jours, l’indépendance n’est pas un vain mot : c’est une conviction. Cette conviction, nous l’avons exprimée à chaque rencontre avec des investisseurs et le mot n’a pas effrayé ceux qui nous rejoignent aujourd’hui. L’indépendance est rédactionnelle : seuls les journalistes des Jours décident du contenu éditorial du site. L’indépendance est capitalistique : la majorité des Jours est détenue par ses cofondateurs et le restera. L’indépendance, enfin, se construit grâce aux abonnés des Jours.
L’objectif des Jours est, à terme, de vivre de ses lecteurs parce que l’abonnement est le seul modèle économique à avoir fait ses preuves sur internet (Mediapart, Arrêt sur images), là où la publicité en ligne a échoué, là où la quête de l’audience va à l’encontre de notre projet éditorial, celui d’un journalisme qui raconte l’actualité en profondeur. Mais pour tenir cette promesse, nous avons besoin de partenaires financiers qui nous accompagnent. Cette levée de fonds auprès d’investisseurs privés est une première étape. La deuxième est donc de réussir notre campagne d’investissement participatif – on dit « equity crowdfunding » – auprès d’Anaxago qui permet à qui le souhaite, à partir de 1 000 euros, de devenir actionnaire des Jours. Il suffit de se rendre sur le site d’Anaxago. Nous sommes d’ailleurs le premier média à ouvrir de cette manière notre capital.
La condition de l’indépendance, c’est la rentabilité. Notre objectif est d’atteindre l’équilibre à 25 000 abonnés en trois ans. Un objectif ambitieux mais raisonnable : c’est celui qu’avait atteint Mediapart en deux ans, avant les gros scoops. Aujourd’hui, six semaines après le lancement de la version pilote des Jours, nous avons dépassé les 5 000 abonnés. Encourageant, très encourageant.
Mais il nous faut encore avancer, nous améliorer sans cesse, ça a toujours été notre démarche depuis que nous avons lancé ce projet : une construction à ciel ouvert, évolutive, avec nos lecteurs. C’est aussi le sens de notre version pilote que vos remarques, suggestions, critiques nous permettent d’enrichir. L’argent que nous recherchons, nous en avons besoin pour tenir nos promesses journalistiques. En proposant une variété encore plus importante d’obsessions (dix sont déjà en ligne et d’autres arrivent très vite), en permettant de financer plus de reportages comme ceux qu’Olivier Bertrand vient de rapporter du Kurdistan turc. En ouvrant et en renforçant la rédaction pour pratiquer un journalisme innovant, immersif, enrichi, en utilisant à plein toutes les ressources qu’offre le numérique, et nous permettre d’aborder les échéances d’actualité qui arrivent – Euro 2016, Jeux olympiques, primaires, présidentielle… –, mais à la façon des Jours, évidemment !
L’argent que nous recherchons va aussi nous permettre de développer, d’améliorer le site, lui ajouter des fonctionnalités, faciliter sa navigation et son ergonomie afin de répondre à vos vœux exprimés depuis le lancement de la version pilote.
L’argent que nous recherchons, enfin, et c’est crucial dans la construction à ciel ouvert des Jours, doit nous permettre d’améliorer notre relation entre vous, nos chers abonnés jouristes, et nous. Cela veut dire recruter un ou une spécialiste du marketing et des abonnements.
En 2015, l’opération de financement participatif que nous avons menée sur KissKissBankBank a rapporté plus de 80 000 euros et elle a permis la fabrication du site qui, c’est une première, est directement disponible sur les trois supports que sont le mobile, la tablette et l’ordinateur. Et l’investissement personnel des neuf cofondateurs permet de payer les premiers salaires, loyers, frais de reportage et bien sûr un vrai budget photo. Car Les Jours font le pari de la production photographique indépendante et exclusive.
La prochaine étape des Jours sera la sortie de la version pilote et le passage aux formules d’abonnement classiques : 9 euros par mois – 5 euros en tarif réduit – et 90 euros par an. Cette étape, que nous prévoyons avant l’été, sera importante et nous ne l’aborderons qu’en étant en mesure d’offrir plus de fonctionnalités aux abonnés des Jours, dont l’une des plus visibles sera le « 365 », ce fil d’infos très éditorialisé qui sera un lien entre la rédaction et les lecteurs. Mais c’est déjà une autre histoire : à suivre très vite sur Les Jours…