Il va falloir commencer à faire de la place dans votre bibliothèque car voilà que paraît déjà le sixième livre dans la jeune vie des Jours : c’est Le magot, issu de l’obsession du même nom signée Patricia Tourancheau. Après la version numérique en dix-huit épisodes, voici la version papier, coéditée par Le Seuil et Les Jours, disponible dès ce jeudi en librairies.
Le magot – sous-titre : « Fourniret et le gang des postiches : mortelle rencontre » –, ce n’est pas seulement l’un de ces cold cases dont notre journaliste Patricia Tourancheau a le secret (après Grégory, Le Grêlé, affaire non classée ou encore Chroniques du 36), c’est avant tout une histoire incroyable. Tenteriez-vous de la proposer à un roi du polar qu’il vous rirait au nez : un serial-killer qui détrousse des bandits ? À d’autres ! Et pourtant… Tel est bien le secret de Michel Fourniret dévoilé en 2004 par Patricia Tourancheau, alors journaliste à Libération : celui qu’on surnomme l’Ogre des Ardennes a bel et bien fait main basse sur le butin amassé par le gang des postiches.
Et c’est cette histoire croisée que raconte Patricia Tourancheau dans Le magot. La trajectoire d’un délinquant sexuel, d’un prédateur, d’un meurtrier se percute soudain avec celle des plus fameux bandits des années 1980, des voyous de Belleville, des rois du hold-up à l’ancienne. Le 11 décembre 1986, ils enterrent leur butin – lingots d’or, pesos, dollars, 800 000 francs d’alors – derrière la tombe d’un certain Louis Gloriand, inhumé en 1922 dans un petit cimetière du Val-d’Oise. Deux jours après, le gang des postiches est cueilli par la police, mais pas le magot. Qui dormira dans sa tombe deux ans de plus jusqu’à une nuit de mars 1988, où Michel Fourniret le déterre.
L’affaire ne s’est soldée qu’en novembre dernier avec le procès de Michel Fourniret qui a pris perpétuité pour assassinat – celui de Farida Hammiche, la compagne de Jean-Pierre Hellegouarch, qui a eu le malheur de mettre Fourniret sur la piste du butin – et recel de vol – celui issu des braquages des Postiches. Voilà l’épopée que tresse Patricia Tourancheau : c’est la plus incroyable du crime français.