Quand on fait sa toilette, on croit qu’on sera plus propre après. En apparence peut-être, mais à l’intérieur, probablement pas. Car tout comme notre cuisine, notre salle de bains regorge de périls plastiques qui infusent en nous et dans l’environnement. Avant d’aviser les étagères, roulement de tambour. Celui du lave-linge. Précédemment, on a vu que nos textiles synthétiques libéraient un déluge de microfibres (lire l’épisode 4, « S’habiller sans plastique, c’est coton »). Or c’est durant le lavage qu’une bonne partie d’entre elles quittent le navire vestimentaire. Selon un rapport de l’Union internationale de conservation de la nature, « entre 15 % et 31 % des quelque 9,5 millions de tonnes de plastique rejetées chaque année dans les océans pourraient être des microplastiques, dont près des deux tiers proviennent du lavage des textiles synthétiques et de l’abrasion des pneus ».
Pour stopper ces fuites dans la nature, deux solutions. La première : un sac de lavage. La lessive terminée, on retire la boule de fibres qui s’est formée et on la jette à la poubelle. Elle finira incinérée : pas génial, mais tout de même moins dommageable qu’un voyage éternel dans l’air, l’eau ou la terre. Seconde option : on équipe sa machine d’un filtre qui récupère les microparticules de plastique à la sortie du lave-linge, comme celui de la marque Planet Care. Les cartouches sont rechargeables, chacune assurant une vingtaine de lavages. Quand on a tout utilisé, on renvoie gratuitement ses cartouches toutes pelucheuses à la petite société slovène qui les recycle en tapis isolants. À moins de tous nous convertir au naturisme, nous sommes condamnés à porter des vêtements et à les laver. Cela étant dit, des gestes simples peuvent nous permettre de réduire l’hémorragie plastique : privilégiez les programmes à 30°C maximum, évitez le sèche-linge et puis, tout simplement... lavez un peu moins souvent vos vêtements. J’en vois qui tiquent : « Je ne vais quand même pas lire Les Jours avec un T-shirt sale ?! » Alors non, pas question, mais comme l’expliquait en 2019 au Guardian la styliste anglaise Stella McCartney, connue pour défendre une mode responsable, « c’est très simple, la règle est la suivante : quand vous vous demandez si un vêtement est sale ou non, c’est qu’il ne l’est pas. Alors ne le lavez pas ». D’ailleurs, la fille de Sir Paul assure « ne pas changer de soutien-gorge tous les jours » et ne rien « jeter dans la machine au seul prétexte qu’il a été porté une fois ».

Tant qu’à regarder tourner le tambour, abordons un autre point important : la lessive.