Le 31 janvier 2024, la cour d’appel de Poitiers a rendu cinq arrêts. Le premier concerne un prévenu qui dénigre et rabaisse sa compagne au quotidien, contrôle ses ressources alimentaires, l’empêche de faire les courses et, quand il s’en charge, ne lui rapporte parfois que de l’eau, ou la force à manger de la nourriture périmée. « Cette forme structurelle de privation contraint à l’obéissance par la monopolisation des ressources vitales », dit l’arrêt. L’homme régit les relations sociales de cette femme, l’isole de ses amis, de sa famille, de son travail. Régulièrement aussi, il la menace de mort. La victime résume : « Il voulait avoir le contrôle sur tout ce que je faisais. »
Dans la deuxième affaire, le prévenu interroge sans cesse sa compagne sur ses déplacements. Il « fait régner un climat de terreur au domicile », note l’arrêt, qui précise qu’« à la naissance de l’enfant apparaissent les insultes : “pute, connasse, salope” », que « monsieur lui crache dessus », profère des menaces de mort. Les coups, eux, sont si nombreux que sa compagne « ne compte plus ». La victime résume : « Me frapper était la seule façon de me faire taire. »
Dans la troisième affaire, le prévenu, qui a partagé quinze ans de vie commune avec sa compagne, a mis « en place un système de surveillance ». Il l’enregistre à son insu, la soupçonne de lui être infidèle et de se prostituer, allant pour s’en persuader jusqu’à scruter ses culottes et la réveiller en pleine nuit pour la soumettre à des interrogatoires.