Quand soudain, François Fillon et ses petits tracas judiciaires s’évanouirent… Toujours la même histoire, toujours les mêmes acteurs, ça va quoi, bouge, on s’emmerde là. Quand on pense qu’il y a une semaine, alors que démarrait cette obsession des deux côtés de l’écran, on en était à faire le décompte des soutiens fillonesques qui se carapataient. Mais un Trocadéro plus tard et ses rutilantes images en bleu-blanc-rouge (lire l’épisode 2, « En duplex de la nation Fillon »), la drogue ne fait plus effet, il nous faut autre chose à nous, les médias. Alors, Benoît Hamon. C’est sa semaine. Ou plutôt, c’est pas sa semaine : Claude Bartolone qui tord le nez sur sa candidature, Bertrand Delanoë qui fait une fugue chez Macron en éclaireur en attendant Jean-Yves Le Drian… Jeudi matin encore, le Premier ministre Bernard Cazeneuve accordait son onction à Benoît Hamon, mais du bout des lèvres seulement, tandis que ce dernier se compromettait en déclarations d’allégeance (« Sécurité, lutte contre le terrorisme : l’expérience de Bernard Cazeneuve et sa robustesse confortent mon projet »). Pour résumer l’enjeu, convoquons le journaliste sportif David Pujadas : « Benoît Hamon peut-il trouver un second souffle ? » C’était jeudi soir sur France 2, l’acmé de la semaine : L’émission politique recevait Benoît Hamon et nous sommes postés l’un devant la télé, l’autre au QG de campagne pour guetter ce fameux second souffle.
Ouais, cool, une « support party ». Concept : les militants sont conviés à Paris, Xe arrondissement, dans le bel espace de coworking qui accueille l’équipe du candidat le temps de la campagne, on mange, on boit, on regarde Benoît Hamon et on tweete que youpi. Un premier mail d’invitation à cette sauterie envoyé le 8 mars à des militants était signé « Belle journée internationale de lutte des femmes ». Ils sont gentils, chez Benoît Hamon. Gentils, mais pas au top de leur forme, ce jeudi soir, et, au début, pas extrêmement nombreux. Comme hésitants. Le fond blanc installé pour se faire photographier a peu de succès. Bizarre. Sous la maousse affiche frappée du tartignolle slogan « Faire battre le cœur de la France », sous les tubulures au plafond et les abat-jour géants, sous les passerelles métalliques habillées de « #hamon2017 », on entend des « blablabla Macron », « blablabla Mélenchon », et des chiffres murmurés, ceux du nombre de socialistes qui ont pris le train En marche.
À la télé, L’émission politique démarre toujours par la même séquence d’une espèce d’écorché du candidat où il pose en pied tandis que mots et photos sursignifiants s’amoncellent autour de lui.