Vous aurez beau faire marcher par milliers vos insoumis en bonnets phrygiens, organiser un défilé Barbour et loden au Trocadéro ou remplir une salle de concert de mignons petits militants socialistes, rien n’y fera : TF1, y a pas mieux pour gagner une élection. Surtout quand ladite élection est aussi mouvante, incertaine et indécise que la présidentielle que nous sommes en train de vivre. Surtout quand le débat en question est totalement inédit : c’est en effet une première dans la Ve République que les candidats s’affrontent ainsi sans attendre l’entre-deux-tours. Un petit pas pour l’humanité mais un grand pas pour les jouristes abonnés puisque Les Jours ont raconté en direct ce débat entre les candidats.
Enfin, les candidats… Des candidats, plutôt. Puisque TF1 a choisi de n’inviter que les cinq premiers dans les sondages, les cinq « gros », déclenchant la colère des six « petits », Nicolas Dupont-Aignan en tête, qui est allé, tout colère et en signe de protestation, jusqu’à quitter le plateau du 20 Heures de la Une où il était invité samedi soir. Les six exclus du débat de ce lundi ont eu droit, depuis une semaine, à leurs dix minutes de célébrité dans les JT de TF1, depuis François Asselineau le 13 mars au 20 Heures jusqu’à Philippe Poutou au 13 Heures ce dimanche. Dix minutes chacun, soit le temps de parole dont devraient, à la louche, bénéficier les invités de ce lundi en deux heures trente de débat.
Alors certes, ce n’est pas pareil d’être convié en solitaire plutôt que de débattre avec tous les candidats.