Quinze ans après le meurtre de Cécile Bloch par le Grêlé, la police intègre une profileuse pour relancer la traque du « serial killer ».
Son rôle dans la série.
Fille d’une institutrice, c’est aux côtés d’un beau-père médecin que Frédérique Balland a découvert « très tôt la banalité du mal, la proximité de la folie », qui l’a menée vers la psycho-criminologie. À 22 ans, un stage à l’unité pour malades difficiles de Rennes la convainc de la nécessité de « pénétrer dans la tête des criminels sexuels pour les comprendre », comme elle l’explique dans son livre Au plus près du mal (Grasset, 2015). À la prison de Rennes, elle continue à s’occuper de criminels sexuels. Cooptée comme psychologue dans la police nationale, elle y restera onze ans. Frédérique Balland intègre la PJ de Paris en 2001. Elle a été initiée au profilage et à l’analyse criminelle en Belgique. À la crim’, les poulets sont méfiants envers les profileuses et ont du mal à l’accepter. Mais Frédérique Balland s’impose sur les scènes de crime et travaille sur les meurtres et les viols attribués au Grêlé. Elle saisit dans le logiciel d’analyse criminelle Anacrim les milliers de données contenues dans sept dossiers imputés au Grêlé, puis suggère des pistes aux enquêteurs et leur fournit des éléments de profil. Durant les trois semaines de séquestration d’Ilan Halimi en 2006, Frédérique Balland épaule le négociateur de la BRI pour réconforter le père de la victime et le guider dans ses réponses au chef des ravisseurs. « La fin tragique » de l’otage l’a bouleversée : « Nous avons tout tenté, tout essayé. Il est des diables qui échappent à la psychologie criminelle. Et c’est terrible », écrit Frédérique Balland qui, depuis, exerce dans son cabinet en région parisienne.
Par Patricia Tourancheau