L’affaire Grégory et son traitement médiatique hantent encore la journaliste Laurence Lacour, raconte-t-elle aux « Jours ». (2/2)
Son rôle dans la série.
Laurence Lacour, née à Orléans en 1957, intègre après ses études la rédaction de La République du Centre puis celle de Radio France avant de devenir correspondante d’Europe 1 dans l’Est de la France, basée à Strasbourg. Elle est envoyée dans les Vosges après l’assassinat de Grégory Villemin, le 16 octobre 1984, comme des dizaines d’autres reporters et photographes, sans savoir que ce fait divers va bouleverser sa vie. En 1987, elle commence à se rendre compte à quel point la presse, y compris elle, a raconté n’importe quoi. Tétanisée, elle prend deux années sabbatiques à partir de janvier 1988 pour enquêter sur les dessous de ce fiasco médiatico-judiciaire et démissionnera en janvier 1990. À l’issue de 197 entretiens et de l’analyse de tous les articles écrits sur l’affaire Grégory, elle mesure l’ampleur des erreurs publiées par la presse – « 80 % de ce qui a été écrit était faux ou erroné » – et démonte « les jeux pervers » de protagonistes (journalistes, avocats, policiers…) du dossier. Son livre Le Bûcher des innocents, sorti en 1993 aux éditions Plon puis ressorti aux Arènes en 2006, reste le livre de référence sur cet incroyable dérapage collectif. Depuis, elle a publié une contre-enquête remarquable sur le sang contaminé, un récit de voyage sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et participé à l’écriture du feuilleton télévisé de Raoul Peck, L’Affaire Villemin en six épisodes, diffusé en 2006. Devenue éditrice aux Arènes, Laurence Lacour a été entendue en mars 2016 par les gendarmes de Dijon et a toujours du mal à se défaire de cette histoire.
Par Patricia Tourancheau
L’affaire Grégory et son traitement médiatique hantent encore la journaliste Laurence Lacour, raconte-t-elle aux « Jours ». (2/2)