Pendant que la voiture recule en ville, elle reste incontournable à la campagne. Deux France qui s’éloignent et semblent irréconciliables.
Son rôle dans la série.
Léa, 14 ans, est la fille de Jean-Louis et Marion Diesel. Elle non plus n’existe pas, mais elle symbolise une frustration. Car Léa, qui est scolarisée au collège Daniel-Balavoine à trois petits kilomètres de chez elle, rêve depuis longtemps d’y aller à vélo. Ça lui éviterait de dépendre du car scolaire et ça lui permettrait même, parfois, d’aller traîner à la bibliothèque ou au bord de la rivière avant de rentrer. Bref, ça la rendrait autonome. Mais c’est impossible faute d’aménagements cyclables qui lui permettraient de circuler à vélo en sécurité autour de son village, loin des routes où les voitures et les camions roulent trop vite pour envisager partager le bitume. Pour l’instant, la vie de Léa est donc dépendante d’un car et des voitures de ses parents, et ça lui pèse de plus en plus. Elle a grandi comme ça, la voiture a toujours été le moyen de transport de base pour elle comme pour ceux et celles qui l’entourent, mais l’ambiance a changé en cette année 2022 marquée par des catastrophes climatiques effrayantes. Elle en parle au collège, elle en débat même en classe : est-ce que sa génération, qui doit déjà vivre avec la catastrophe hors de contrôle, doit accepter de reproduire les mêmes problèmes – dépendre de la voiture pour tout –, ou est-ce qu’elle doit faire partie d’un changement profond dans les campagnes ? Pour commencer, Léa a pris la décision de ne pas passer son permis à 16 ans comme tout le monde, d’essayer de faire sans. Elle ne sait pas si elle va y arriver, mais elle a au moins envie d’essayer.
Pendant que la voiture recule en ville, elle reste incontournable à la campagne. Deux France qui s’éloignent et semblent irréconciliables.