Derrière la disparition de l’opposant marocain s’entremêlent flics, truands et la plus grande maquerelle de Paname.
Son rôle dans la série.
Né en 1910 à Paris d’un imprimeur et d’une enseignante, ce licencié en droit entre dans la police en 1940, comme commissaire de la ville de Paris. Chef d’un cabinet à la PJ de Paris en 1944, Max Fernet dirige la Mondaine en 1948 puis la brigade criminelle de 1952 à 1955. « Max Fernet a 45 ans. C’est le technicien et le théoricien de la police judiciaire. Yeux perçants, calvitie précoce, d’allure élégante et sportive autant que réservée », le décrit Pierre Ottavioli dans Échec au crime (Grasset, 1985) : « Fin, rusé, vif, passionné de grande musique et nourri de belles lettres, l’esprit caustique, Max Fernet a des nerfs d’acier et chacun veut voir en lui un diplomate. Non, il fait de la police judiciaire, mais la fait avec maestria. » Devenu numéro 2 du 36, Max Fernet prend en 1956 la tête de la police judiciaire à la préfecture de police et y reste quatorze ans, le record de longévité. Dans Brigade mondaine (Pygmalion, 2014), Claude Cancès attribue à ce « fin manœuvrier, aussi bon politique que policier », le surnom de « Max le menteur » parce qu’il « bluffait tout le monde avec un incroyable aplomb, en particulier les voyous lors des interrogatoires ». Max Fernet expliquait à Jean-Pierre Van Geirt dans La Crim’ (Éditions n°1, 2001) cette époque où le ministère de l’Intérieur ne dirigeait pas la Préfecture de police : « Je n’avais pour seul interlocuteur que le préfet. L’affaire Ben Barka a sonné le glas de cette indépendance. […] Lorsque le 1er janvier 1968, la Préfecture de police a fusionné avec l’Intérieur, j’en fus le principal bénéficiaire puisque je suis devenu le premier directeur central de la police judiciaire » en 1970. Retraité l’année suivante, Max Fernet est décédé en 1997.
Par Patricia Tourancheau