En ce printemps 1986, l’inspecteur Pasqualini a une intuition : l’assassin de Cécile Bloch est un criminel en série.
Son rôle dans la série.
Grand échalas un brin timide, l’inspecteur Pierre Dieppois était le cinquième du groupe Pasqualini à la crim’ au milieu des années 1980. Fan de bagnoles, ce « ripeur » de base avait toujours « la dalle en opération » – « Ça doit être le stress ou l’angoisse » – et se gavait de barres chocolatées. Le 7 février 1986, la perquisition de la planque des Postiches rue de Belleville s’éternise. Il trouve dans le frigo « du confit de canard et un paquet de riz » que le commissaire Flaesch prépare pour l’équipe. Mais il a « encore faim », me confiait-il pour mon livre Les Postiches, un gang des années 80 (Fayard, 2004). Il retourne alors en douce à la cuisine et découvre dans le freezer « un paquet de Pailles d’or à la framboise ». « Je me prépare à bouffer les gâteaux dans mon coin. J’attrape le paquet tout froid, congelé. Je l’ouvre discrètement. Et qu’est-ce que je trouve à la place des Pailles d’or ? Une épaisse liasse de billets de banque ! » Pierre Dieppois a sorti 95 billets de 100 francs du paquet. Lors de la découverte du cadavre de Nelly B. dans un immeuble du XIIe arrondissement en 1996, ce procédurier scrupuleux et intuitif remarque un crachat dans l’ascenseur. Son ADN a permis de confondre le violeur et tueur en série Mamadou Traoré. Devenu chef de groupe, le commandant Dieppois élucide le meurtre de Brahim Déby, fils du président tchadien Idriss Déby, le 2 juillet 2007 à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Il a récemment pris sa retraite dans le Sud-Ouest.
Par Patricia Tourancheau