Acheter des voix contre un logement, un boulot… Dans la cité de Félix-Pyat, le fléau menace la campagne des législatives.
Son rôle dans la série.
Sylvie Andrieux, 56 ans, n’a jamais perdu sa superbe, ni son goût pour les tenues voyantes, quand d’autres à sa place auraient peut-être essayé de se cacher. L’ancienne députée socialiste est la fille d’un baron du defferrisme, le Corse Antoine Andrieux, qui lui a légué de l’influence dans le port autonome, qu’il a dirigé, et des pratiques clientélistes. Longtemps soutenue ouvertement par le PS et discrètement par le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, la députée a perfectionné ses pratiques avec les fonds du conseil régional. Vice-présidente déléguée à la politique de la ville, elle avait mis au point un système permettant de financer des associations bidon, en échange de services électoraux. À son procès, ses tenues blanches ou roses tranchaient avec la robe austère des magistrats. Peut-être jaloux, ils l’ont condamnée à quatre ans de prison, dont un ferme – sa peine a été aménagée –, et cinq ans d’inéligibilité.
Par Olivier Bertrand