« Les Jours » entament une obsession à la frontière brûlante de l’Europe. Première rencontre avec Izzeddin, Buket et Taner.
Son rôle dans la série.
Taner a des faux airs de François Hollande, des petites lunettes rondes, un visage aussi rond, des yeux tour à tour naïfs et rieurs. Dans une première vie professionnelle, il était universitaire, économiste enseignant en sciences politiques. Puis il a abandonné la faculté pour mieux gagner sa vie. Peut-être aussi parce qu’il était fatigué de l’ambiance qui régnait à l’université, de la surveillance policière étroite dont se plaignent de nombreux enseignants. Pour des propos politiques jugés ambigus, il avait répondu un jour à l’invitation d’un étudiant qui voulait discuter et s’était retrouvé dans un café entouré de policiers des renseignements turcs. Aujourd’hui, il gagne très bien sa vie, fait des affaires dans l’immobilier. Où il évite soigneusement de parler de politique. Exprimer ses idées ou son avis sur le gouvernement le priverait, selon lui, de tous ses marchés. Pour cette raison, il a demandé à changer de nom dans « Les Jours », a choisi son pseudonyme. Protégé par l’anonymat, il porte un avis pertinent sur la politique de son pays et très renseigné sur les questions d’urbanisme et d’immobilier.
Par Olivier Bertrand