Corentin : Jusqu’ici, il parlait de nourriture et de cuisine, mais aujourd’hui, c’est avec une casquette
de lecteur de mangô qu’on accueille Thomas. Parce qu’en plus de faire la cuisine, parfois, tu écris
pour Zoo et le Journal du Japon. De quoi nous parles-tu aujourd’hui ? Un manga sur le manger ?
Thomas : Salut Corentin ! Alors, non, on parle pas de manga sur le manger aujourd’hui, j’ai d’autres
obsessions dans la vie. Non, aujourd’hui, je vais parler du chouette mangô Gambling School, publié
chez Soleil, et dont le volume 3 sort d’ici la fin septembre. Si vous écoutez cette chronique en 2019,
sachez que l’on parle de septembre 2017, et donc que ce volume 3 en question est dispo depuis bien
longtemps en librairie. D’ailleurs, il se peut que vous soyez déjà rendu au volume 8 de Gambling
School, et que du coup, vous n’en ayez rien à faire de cette chronique, mais bon, hein, qu’y puis-je ?
C’est pas moi qui fait les règles, que voulez-vous ? Alors ouais on déconne, ouais ouais, on étonne,
nan nan, c’est pas l’école qui nous a dicté nos…
Corentin : Euh, Thomas, on peut recentrer le débat, s’il te plaît ? Je suis sûr que les auditeurs qui
t’écoutent dans le futur comprennent où tu veux en venir. Donc tu allais nous parler de Gambling
School ?
Thomas : Ah, oui ! Alors, oui, bon, Gambling School – ou Kakegurui dans la langue de Guy Sato – est
un mangô écrit par Homura Kawamoto, qui malgré un prénom plutôt féminin, est un homme. Par le
passé, il a écrit d’autres mangô, mais aucun n’a été publié en France jusqu’ici, donc on s’en fiche. Il
est accompagné par la dessinatrice Tooru Naomura, qui elle a fait un truc publié en France, Lost
Paradise, dispo chez Ki-oon.
Mais c’est pas Lost Paradise qui nous intéresse aujourd’hui, c’est Gambling School. Alors de quoi que
c’est y que ça cause ? Eh bien, celles et ceux qui comprennent l’anglais auront déjà capté une partie
de l’intrigue : dans le lycée d’élite Hyakkao, les élèves sont évalués non pas sur leurs performances
scolaires, mais bien sur leur capacité à être doués aux jeux de hasard. Mais plus que leur cursus
scolaire, c’est leur fortune, voire leur vie qui est en jeu.
Corentin : Intriguant, mais pas inédit, comme pitch de départ. Ca rappelle des choses qu’on a pu lire
ou voir par le passé, tout ça…
Thomas : Tu as tout à fait raison, mon bon Corentin ! Cette idée de mélanger jeux de hasard et
enjeux vitaux a déjà été abordée à maintes reprises, dans des œuvres comme Liar Game, Kaiji ou
encore, dans une moindre mesure, No Game No Life ou encore Summer Wars. Mais évidemment – et
heureusement – Gambling School se démarque.
Tout d’abord, il y a les personnages. On commence le manga en vivant l’action à travers les yeux de
Ryota, lycéen réduit en esclavage par Mary après qu’il ait perdu contre elle. D’ailleurs, au début de
l’histoire, elle contrôle les 2/3 de sa classe grâce à son talent au jeu. Cependant, l’arrivée d’une
nouvelle élève, Yumeko, va changer la donne. Cette très belle jeune femme va vite montrer une
véritable folie pour le jeu en général, et va vite défaire Mary de sa position dominante.
Avec l’avancée de l’histoire, Yumeko, le personnage principal de Gambling School, va affronter des
adversaires de plus en plus redoutables, à commencer par les membres du Conseil des Etudiants.
Corentin : Ah ben oui, on serait pas dans un vrai manga lycéen s’il n’y avait pas ce foutu Conseil des
Etudiants, hein !
Thomas : Je ne te le fais pas dire ! D’ailleurs, je me suis toujours demandé qui étaient les adultes
irresponsables qui ont décidé en premier que laisser autant de pouvoir à une poignée d’adolescents
tourmentés étaient une bonne idée pédagogique…
Enfin bref ! Le Conseil des Etudiants est évidemment composé de la crème des parieurs, et on y
croise des personnages baroques comme Midari, responsable de l’embellissement du lycée, borgne
et adepte de la roulette russe, Ririka et son masque du creep, ou encore Kirari, l’énigmatique
présidente qui surveille de très près tous ses subordonnés et les élèves qu’elle dirige.
Corentin : Ca a l’air effectivement bien, décrit comme ça. Et niveau dessin, ça donne quoi ?
Thomas : Niveau dessin, ça tient aussi très bien la route. Le trait de Tooru Naomura est précis et
élégant. L’ensemble est très esthétique. La dessinatrice utilise bien les trames pour dynamiser des
actions normalement statiques. Surtout, elle manie les grimaces, les angles et la lumière de ses
scènes à la perfection pour transformer des personnages d’apparence sympathique en des monstres
au visage difforme.
Il ne fallait pas moins que ce combo généralement gagnant scénario intriguant et bon dessin pour
que le manga se vende comme des petits pains au Japon. Il se vend tellement bien que Gambling
School connaît là-bas déjà plusieurs spin-off consacrés au passé de certains personnages. Surtout, cet
été, le manga a connu une adaptation animée
[SON OPENING]
La série qui se termine cette semaine compte 12 épisodes produits par le studio MAPPA. La série est
très fidèle au manga, et c’est un plaisir de voir les personnages dont on a lu les histoires prendre vie
comme ça. En outre, l’ambiance distordue et burlesque très « ère Taisho » du manga a été
préservée, notamment dans le générique dont en écoute la musique en ce moment.
Pour l’instant, l’anime est encore inédit sur les plateformes de diffusion francophones, mais patience,
Netflix commencera sa diffusion par chez nous à partir de début décembre.
Corentin : On jettera un coup d’œil quand ça sortira. En attendant cette version animée, vous pouvez
lire Gambling School, dont le volume 3 sort le 27 septembre chez Soleil. Et c’est recommandé par
Thomas. Merci Thomas ! A la prochaine.
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