Avec le film « Tomb Raider », c’est confirmé : Lara Croft devrait rester aux manettes

Eh non, Tomb Raider ne sera toujours pas le premier bon film adapté d’un jeu vidéo (28 - 19/03)

Benjamin : Pff... je veux juste un bon film... un bon film quoi... je crois que c’est trop demander pour les dieux des Croissants.

Corentin : Ben alors Benjamin Benoit ? Tu n’as pas aimé le nouveau film Tomb Raider ? C’était prometteur, pourtant, non ?

B : Booooaf !

C : Tu veux dire que ce n’est toujours pas un bon film adapté d’un jeu vidéo ?

B : Eh bien, non. A la prochaine !

JINGLE CHRONIQUE SUIVANTE, INTERROMPU APRÈS QUELQUES SECONDES

B : Ok bon je rigole. Je vais faire une petite cascade. Je sentais le film prévisible, du coup j’ai tapé un petit texte avant d’aller le voir.
J’avais écris : le film Tomb Raider est inspiré du dernier jeu de la saga, Rise Of The Tomb Raider, sorti en 2015. On y redécouvre la Lara Croft de vingt ans qui part à la recherche de son papa disparu. Elle se bat contre des gros bonhommes avec des uzis, évite trois pièges dans un temple mystérieux et à la fin, on découvre comment elle a trouvé son iconique paire de flingues. Fin de la citation. J’ai supprimé quelques morceaux mais tout ça tapait juste, et ce n’était pas bien difficile.

EXTRAIT BANDE ANNONCE 1

C : Et si nous replongions dans la chronologie Tomb Raider ? C’est un sacré bazar.

B : Comme tu dis. L’oeuvre originale, le jeu vidéo Tomb Raider, sort en 1996, développé par Core Design. Un jeu d’aventure pas très bien fait, un peu moche, et espérant titiller des fantasmes masculins. D’ailleurs, encore aujourd’hui, tout article de presse évoquant la saga semble à tout prix vouloir parler de la poitrine du personnage. Bref : la grandeur de ses niveaux et ses moments iconiques, dont un combat contre un T-Rex, ont fait de ce jeu le premier d’une franchise célèbrissime. Deux suites sortent, avec des environnement encore plus grands. Tomb Raider 2 et 3 sont des jeux trèèèèès difficiles, brouillons et injustes, mais il arrivent à te faire vivre un sentiment rare : l’AVENTURE. Mais à partir de là ça se complique. Après quelques jeux, la série décline en qualité et succombe aux affres du reboot. Puis d’un autre. Puis d’un autre. Et en 2013, c’est le studio Square Enix qui fait table rase avec Tomb Raider.

C : C’est devenu une nouvelle branche de la série.

B : C’est ça, une trilogie visiblement puisque toutes les informations sur le troisième volet viennent de fuiter. Shadow Of The Tomb Raider est prévu pour septembre. Cette trilogie a pour particuliarité d’être très inscrite dans son temps. Les jeux sont meilleurs, mais ils sont très cinématographiques. Faciles et en pilote automatique, ils rappellent la saga Uncharted. Ouhla, c’est dur à bien dire en anglais avec le e quasi-muet et tout.
C : Ce qui nous ramène aux films Tomb Raider, dont le dernier est sorti le 14 mars.

B : Peut-être vous souvenez-vous de Tomb Raider, sorti en 2001 avec Angelina Jolie. C’était pas fantastique, pas très malin mais un minimum divertissant. Une suite est sortie peu de temps après mais je crois que personne ne l’a jamais vue ! Nous voici donc une quinzaine d’années plus tard, à encore encore encore encore assister à une oeuvre de fiction qui raconte le mythe fondateur de la jeune Lara Croft. Je le connais par coeur ce mythe, raconté dès les livres de solutions rédigés pour les tous premiers jeux. Le mythe d’une riche héritière qui inquiétait ses profs de tir car elle y était trop bonne. Cette fois, c’est avec Alicia Vikander, précédemment vue dans l’excellent Ex Machina.

EXTRAIT BANDE-ANNONCE 2

B : Eeeeeeeeeet c’est vraiment pas bien. Le scénario est très peu substanciel. Lara Croft explore la tombe de Papa Croft (héhé, vous l’avez ? Elle raide une tombe !!) et se procure les travaux du paternel sur la dépouille maudite de la reine japonaise Himiko. Elle part à l’aventure, elle revient, et nous on pert un peu moins de deux heures dans le processus. Il ne se passe quasiment rien, on parle des illuminatis qui contrôlent tout pour amorcer une suite, et ce qui devrait être le sel de ce film est absent. Tu vois, moi je veux de l’aventure ! Des mécanismes anciens ! Des mécaniques de jeu vidéo appliquées au cinéma ! Ben les deux-trois mécanismes anciens qu’elle rencontre, il suffit de les toucher pour les comprendre.

C : Ouhla. Il n’y a vraiment rien à tirer ?

B : Il y a une scène marrante de course-poursuite dans Londres au début du film, Dominic West (monsieur The Wire) joue Papa Croft, et il y a une scène d’action assez haletante mais très mal truquée. Et elle suit une scène où Lara sauve sa peau après avoir failli tomber dans des chutes d’eau. On a vu cette scène des milliards de fois... et Tomb Raider, film cuvée 2018, n’apporte rien de rien. La réalisation est très très plate, la relation père-fille qui est au coeur du film à une teneur 0% en émotion. J’ai rien d’autre à dire. Navré.
Donc non, Tomb Raider n’est pas le premier bon film tiré d’un jeu vidéo. Le Monde a compilé les notes données par le public de de tous les films adapté d’un jeu. Seul le QUART de ces films ont plus de la moitié de la note maximale. Tout en haut, on retrouve des adaptations de séries japonaises plus ou moins obscures, comme Persona ou Animal Crossing. On est très loin de Tomb Raider.

C : Est-ce que Tomb Raider est recommandé par les Croissants ?

B : Non. Être fan de la franchise ne fait pas tout, le film est très pauvre, il n’apporte rien, et il fait partie de ses films où la situation initiale et finale sont les mêmes, autant dire que ce n’était pas bien utile. Donc comme c’est le deuxième pire film que j’ai vu pour les Croissants, je te propose une échelle de notation de un à dix, et dix c’est The Emoji Movie. Tomb Raider de Roar Urthaug, c’est un beau 6/The Emoji Movie.
C : Bon. Je crois que le message est passé. Benjamin a bien flingué le film !
B : Ouhla !
C : On se retrouve pour d’autres jeux de mots désopilants ! A la prochaine !