C : Eh oui ! Nous vieillissons tous ! Les papillons de la jeunesse s’éloignent, et bientôt, les mouches... vous l’aurez compris, ça ne date pas d’hier, Hollywood mise sur notre sens de la nostalgie, et Ready Player One est le boss final de l’année 2018. Hey tiens salut Benjamin Benoit, et si on parlait de Strangers Things ? Tu adores Stangers Things, non ?
B : NON ! CASSEZ-VOUS ! VOUS M’EMBÊTEZ AVEC STRANGER THINGS ! FERMEZ LA BOUCHE !!!!! Aaah le héros de Ready Player One non plus il ferme jamais la bouche sur les affiches ! Ça me gave, je m’en vais.
C : Ouhla, alors déjà tu vas te calmer, et nous parler posément du blockbuster MAJEUR de ce début d’année.
B : Mais t’as été sponsorisé par Warner Bros ou bien Corentin ? Pardon, j’ai un petit effet Pavlov quand on évoque toute œuvre américaine capitalisant sur la nostalgie des années 80. Si on est nés trop tard, il n’est pas impossible que ce genre de fiction paraisse juste cynique et mercantîle, surtout quand le film en question n’est pas si bien. Bon bref, Ready Player One, allons-y.
[TROMPETTES SYNTHE JUMP VAN HALEN]
Donc ! C’est un projet de longue haleine à 180 millions de dollars pour Steven Spielberg, tant et si bien que le maître a eu le temps de faire l’intégralité de Pentagon Papers pendant la post- production de Ready Player One. Ce film a une aura de rendez-vous incontournable pour la pop-culture, de pivot cinématographique comme a pu l’être Jurassic Park. Il est adapté du roman d’Ernest Cline sorti en 2011, qui a ses fans et ses détracteurs, comme le film. Pourquoi ? Car aucun geek n’aime avoir une tonne de références balancées à sa figure. Ça lui donne l’impression d’être pris pour un jambon. Eeeeet Ready Player One, ce n’est que ça. Souviens-toi, un certain film avec des Emojis m’a mis a terre il y a quelques mois, ça faisait partie du problème.
[BANDE ANNONCE 1]
Et Ready Player One, ça ne partait pas très bien. Parce que nous, les - jikes – on est souvent sur les réseaux sociaux. Et quand on ne se fait pas chourer nos données privées, nous sommes bombardés de posts sponsorisés par le distributeur. Pour ce film, c’était un festival, rendant la communication trop forceuse pour son bien.
C : Bon, et si on parlait du scénario, finalement ?
B : (A la Cosy Corner) Mais alors là, avec plaisir ! Nous sommes en 2045, et je ne sais pas trop comment, la réalité virtuelle est devenue l’industrie de divertissement numéro 1. Faut dire qu’on est dans un futur où on a arrêté d’essayer de se préoccuper de l’environnement, et où on se réfugie dans l’OASIS, monde virtuel où tout le monde passe son temps au quotidien. Moi je dis que c’est un futur où il doit y avoir beaucoup d’accidents de circulation... Bref, on suit Wade Watts, jeune homme fringuant vivant à Colombus Ohio, dans un bidonville vertical. Oui oui, vertical. L’élément déclencheur du scénario, c’est la mort du créateur de l’OASIS, qui s’appelle Hallyday (ah que coucou). Mais Hallyday était un geek très renfermé sur lui, peu connecté à autrui dans le monde réel, qui a fait de l’OASIS son...
[Très bref extrait pub Oasis]
C : Oasis.
[Très bref extrait Wonderwall ou n’importe quel titre emblématique]
B : HE HE ! Et après sa mort, il a laissé derrière lui un énorme défi à relever. La première personne à triompher de trois épreuves dantesques deviendra le propriétaire légal du jeu et de son bazillion de dollars de valeur. Attention, une méchante Mégacorporation est aussi sur le coup. Donc tu t’en doutes, ça fait cinq ans que Wade est sur la piste du prix de ce défi, un Easter Egg – un œuf de Pacques en anglais, dans le vocabulaire du jeu vidéo c’est un petit détail caché. Vous vous doutez que ces trois épreuves dicteront la structure du film.
C : Et alors Benjamin, as-tu été emporté par LA NOSTALGIE et ses références ?
B : Pas vraiment. Y’en a plein, on te frotte pas le visage avec mais elles sont là. Bon, à la quatrième Tracer d’Overwatch je commençais à trouver ça moins subtil par exemple. Mais ici on évoque un morceau respectable de littérature et de science-fiction américaine, vraiment très très américaine, depuis le début des années 80. King Kong, Le Géant de Fer, Retour Vers Le Futur... les personnages les alignent dans certains dialogues parfois gênants.
[CHROMA GAMER]
Mais la grandeur du film n’est pas là. Un peu comme VR Chat, dans l’OASIS, on peut incarner qui on veut, d’où ce gloubiboulga pop-culturel. Ca donne un mélange parfois laid, surtout si on apprécie pas le design des personnages virtuels qui ressemblent un peu trop à ceux d’Arthur et Les Minimoys de Luc Besson. Ce qui importe, c’est la fluidité, l’expérience de cinéma. Tu vois Corentin, moi j’étais très fan de l’adaptation en animation 3D de Tintin par Spielberg. J’ai retrouvé des bribes de cet enthousiasme dans Ready Player One. Certaines scènes d’action sont maboules, il faut le reconnaître. La deuxième épreuve, notamment, est une très belle idée, parfaitement exploitée et dans laquelle Spielgberg met toute son âme. Je peux pas dire pourquoi, ce serait spoiler...
C : Pas très beau, mais une grande expérience de cinéma donc. N’oublions pas que c’est un film destiné à un plus jeune public.
B : Oui, avec les avantages et les défauts que ça peut avoir. L’exposition y est très vilaine aussi. Exemple simple : Wade visite une sorte de bibliothèque virtuelle. Un cybermajordome l’accueille : “oui, c’est la cinquième fois que vous venez cette semaine, mais je vais quand même vous rappeler comment ça marche ici parce que LA NARRATION C’EST POUR LES CHIENS !” Tu vois ce que je veux dire.
Mais c’est fluide, engageant, binaire et au scénario troué comme un film de ce genre l’est. Dans Ready Player One, les coincidences sont vraiment très très trèèèèès grandes ! Et je suis pas d’accord du tout avec plein de choses liées à la révélation de l’identité de quelques personnages. Forceur ? Le film l’est un peu, mais le sens de l’aventure l’emporte. C’est un schéma narratif vu des milliards de fois, qui a prouvé son efficacité. Si vous supportez le coté ultra référentiel de la chose, et que vous n’êtes pas allergiques à la morale du film sur son rapport au réel – oui parce que là ça mériterait une chronique à part – ne pas voir Ready Player One serait louper un monstre de divertissement tous publics.
[HALL AND OATES]
Je n’ai pas été très disert sur les défauts que je trouve très présents, mais vous constaterez vite que le film provoque des réactions très partagées.
Ca mange pas de pain de voir tout ça, sur un très grand écran s’il vous plaît.
C : Visiblement, ça vaut le coup ne serait-ce que par principe. Ready Player One, c’est un film à réserver aux geeks pas trop exigeants, c’est sorti le 28 mars en salles. À la prochaine Benjamin !
B : Bon allez salut les nazes ! La nostalgie et les univers virtuels c’est pour les nuls ! Je retourne remater la première saison de Digimon.
Immersion dans « Ready Player One », gloubi-boulga pop culturel
Impossible de passer à côté du dernier blockbuster de Steven Spielberg, « Ready Player One ». Et on peut dire que, positif ou négatif, sponsorisé ou pas, tout le monde a un avis dessus. Nous entendrons celui de Benjamin Benoit qui, vous le verrez, n’est pas aussi sévère qu’on pourrait le penser.
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