Avec Stadia, la course au « cloud gaming » est lancée

Thomas : Vous venez d’entendre un extrait de la présentation officielle de Stadia, la future plateforme de jeu vidéo en streaming de Google. Et je suis avec Omar Belkaab de FrAndroid pour en discuter !
Omar : Bonjour Thomas ! Une musique épique et inspirante, une voix solennelle… Il fallait bien tout ça pour annonce LE FUTUR du jeu vidéo ! Du moins, c’est ça l’ambition.
Tu viens de le dire, Stadia c’est une plateforme de jeu vidéo en streaming qu’on appelle aussi régulièrement cloud gaming, parce qu’il parait que c’est plus classe en anglais.
T : Et peux-tu rappeler à celles et ceux qui nous écoutent en quoi consiste le cloud gaming s’il te plait ?
O : Comme son nom l’indique, le cloud gaming désigne le fait de jouer à un jeu vidéo dans le cloud. Le jeu ne tourne donc techniquement pas sur l’appareil entre tes mains mais sur un serveur à distance. Et ça, ça veut surtout dire que l’on n’est pas dépendant d’une console physique.
Je m’explique. Théoriquement, grâce au cloud gaming, tu pourras lancer une partie du dernier Assassin’s Creed sur ton ordinateur à la maison, mettre pause, sortir de chez toi pour prendre un train, reprendre la partie sur ton smartphone et ensuite terminer ta quête sur une télé via un Chromecast.
En gros, où que tu sois, tu pourras jouer à tout tes jeux sans limitation technique… (enfin) tant que tu auras une bonne connexion Internet évidemment pour être relié au serveur.
T : Ah oui c’est une sacrée promesse ! J’imagine que tu dois être particulièrement enthousiaste après l’annonce de Stadia !
O : Je préfère être honnête avec toi Thomas et faire preuve de transparence envers nos auditeurs et auditrices : je ne suis pas du tout ce que l’on peut appeler un gamer. Je n’ai qu’une Nintendo Switch en guise de console et même si je suis un grand fan de Zelda Breath of the wild et de Mario Odyssey, je suis loin d’être un fin connaisseur.
NÉANMOINS ! En bon amateur de nouvelles technologies, mon manque d’appétence pour le jeu vidéo ne m’empêchera pas d’apprécier à sa juste valeur les prouesses futures auxquelles on devrait assister autour du cloud gaming.
T : Mais du coup on est sûr et certain que c’est ça le futur du jeu vidéo ?
O : On va dire qu’il y a de fortes chances oui. Après tout, dans le cas de Stadia, Google a fait de grandes promesses. Déjà, l’entreprise a annoncé qu’il sera possible de jouer à des titres en 4K HDR à 60 images par seconde. C’est assez fou quand on garde en tête le fait que le jeu ne tourne pas sur la machine physique mais bien sur un serveur à distance.
[EXTRAIT DOOM STADIA]
[traduction : Nous sommes très heureux d’apporter Doom Eternal sur Stadia et nous sommes excités d’annoncer que le jeu sera capable de tourner avec une définition 4K, en HDR et avec un taux implacable de 60 images par seconde]
O : En plus de Doom Eternal, il y aura sans doute plein d’autres jeux qui proposeront une expérience similaire. Google a évidemment mis en avant tout un écosystème, plein de fonctionnalités, une puissance de calcul hors du commun et même une manette, le Stadia Controler, à mi-chemin entre les manettes de Playstation et de Xbox.
T : Tout ça, c’est assez séduisant, mais il y a encore beaucoup de questions pratiques qui se posent, comme nous le rappelle le site Jeuxvidéo.com
[EXTRAIT JEUXVIDEO.COM]
O : En fait, il faut comprendre que le cloud gaming est dans une longue phase de transition. Et si sur le papier, cette innovation promet monts et merveilles, il faut garder en tête que tout le monde n’aura pas forcément une connexion internet suffisante. D’ailleurs pour Stadia, Google est resté encore assez vague sur les débits nécessaires pour avoir droit à une expérience complète.
T : Il reste aussi la problématique de la latence qui est très importante pour bon nombre de joueurs !
O : Tout à fait. La latence, le fameux input lag, est l’une des grandes interrogations autour du cloud gaming. Entre le moment où j’appuie sur la manette et celui où l’action s’effectue, combien de temps va-t-il s’écouler ?
Cette question sera inévitable quand les premiers vrais services de cloud gaming seront disponibles au public.
T : On rappellera au passage que l’avènement de la 5G dans les prochaines années est censé régler en partie les soucis de latence et de débits.
O : En attendant, il y a d’autres questions sur lesquelles on pourra se pencher : comme par exemple le modèle économique de Stadia.
Google a promis de dévoiler plus d’informations à ce sujet cet été, mais on peut déjà imaginer qu’un système d’abonnement va être mis en place.
T : Et surtout on peut se demander quand est-ce que l’on pourra enfin jouer sur Stadia !
O : Avant la fin de l’année 2019 normalement. Mais seulement dans quelques pays, dont certains en Europe. Reste à savoir si la France sera concernée par ce premier déploiement.
Mais Google n’est évidemment pas le seul à investir ce secteur du cloud gaming. Après cette conférence, Microsoft n’a pas tardé à réagir en annonçant du très très lourd pour l’E3, la grande conférence dédiée au jeux vidéo qui aura lieu en juin prochain.
T : Oh lala, ce teasing ! On imagine déjà que Microsoft va aussi lancer une plateforme similaire à Stadia.
O : Tout à fait. Et d’ailleurs, avant même l’E3, Microsoft serait déjà en train de préparer une Xbox One S All Digital Edition : une console de salon compatible uniquement avec des jeux dématérialisés. Ce serait déjà une sacrée étape vers ce futur où tout se trouverait dans le cloud.
T : Dans le même temps, on soulignera l’existence de Shadow, un service de cloud computing, commercialisé par Blade une entreprise française ! Cocorico !
O : Très juste ! Sur Shadow le principe est le même, c’est juste que c’est un ordinateur sous Windows qui est accessible dans le cloud et depuis n’importe quel appareil.
En définitive, les plateformes de cloud gaming vont venir compléter ou concurrencer ce genre de services.
T : Eh bien ça fait beaucoup d’informations à digérer tout ça, mais on a hâte de voir comment évoluera le marché ! Merci Omar et à bientôt !
O : Bye bye !