« Elon Musk, un otaku notoire ? » : retour sur le débat frivole qui anime Twitter

[JE SUIS UNE WEABOO PAS UN OTAKU]
C : J’ai comme l’impression que, vu le niveau musical un peu aléatoire et la thématique abordée, on va accueillir Benjamin Benoit aujourd’hui. Dis Benjamin, c’est quoi un weaboo et c’est quoi un otaku ?
B : Eh ben didon. De grandes questions, de grands enjeux et de grandes personnes vont être abordées aujourd’hui dans vos Croissants. Bon, je vous la fait courte, être un otaku c’est être un grand fan de la culture populaire japonaise. Souviens-toi Corentin, il y a dix ans on commençait à utiliser le mot geek à tort et à travers, et c’était même péjoratif. L’otaku c’est ce fan acharné de culture pop jap, dans une acception française. Parce qu’en vrai au japon on peut être otaku de tout. De trains, de sport, de films, de tout et n’importe quoi. Les otakus c’est pas ce qui manque aux Croissants. Et tu sais qui je soupçonne d’être un otaku ? Elon Musk.
C : Voilà une affirmation bien surprenante ! Il va falloir la développer un peu. Mais avant tout, je te propose de rappeler qui est Elon Musk.
B : Elon Reeve Musk, un sudafricain de 47 ans, et une personnalité importante de la fin des années 2010. Un indice sérieux sur cette affirmation : il est de plus en plus parodié dans des films à gros budget pour incarner le méchant. Parce qu’Elon Musk est ce qui nous rapproche le plus d’un probable antagoniste de James Bond dans la vraie vie. C’est un magnat de la high tech, connu pour avoir mis ses billes dans des industries édifiantes et émergentes, les voitures autonomes de Tesla, et l’aérospatial avec ses voitures lancées dans l’espace et ses lanceurs réutilisables… et, le plus important, LES LANCE-FLAMMES. Space X, The Boring Company, c’est lui. Elon Musk est l’équivalent quarantenaire d’un sale gosse qui peut tout faire avec des fonds illimités. Une grosse responsabilité quand même. Mais figurez vous que c’est un tout petit petit détail sur sa vie récente qui m’a intrigué. Le 20 avril 2019… Elon Musk a…….. changé d’image de profil sur Twitter.
C : Mais c’est effroyablement informatif ça Benjamin !!! J’ai le New York Times au bout du fil, ils sont intéressés.
B : Attend un petit peu Corentin, on y vient. C’est un épiphénomène, mais on peut en tirer quelques trucs rigolos. Elon Musk a mis Edward Elric de l’anime FullMetal Alchemist en avatar sur Twitter. Et là, on peut en déduire une plâtrée de truc. Déjà, ça a rendu dingue les twittotakus à travers la toile, car il est très étonnant de voir nos maître du mondes actuels s’approprier la culture otaku.
C : Mais pourquoi Edward Elric ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
B : C’est un gros clin d’œil. Edward Elric est un alchimiste. Fullmetal Alchemist se passe dans un début de XXè siècle uchronique. Edward est donc un pionnier de la science, et regarder la série vous fera comprendre que c’est aussi un peu un martyr de la discipline. La science lui a fait perdre un bras, une jambe, le corps de son frère, et moult péripéties que je vous invite à découvrir par vous-même, c’est sur Netflix ou à lire chez Kurokawa. Mais plus qu’un clin d’œil aléatoire, je soupçonne qu’il se pose un petit peu en martyr, et surtout en homme plus proche des Dieux que les autres hommes. Parce que tout le scénario de Fullmetal Alchemist est construit sur l’hubris de ses personnages.
C : Ce n’est pas la première fois que Musk affirme ses goûts en la matière.
B : Le 23 octobre 2018, il twitte « I Love Anime ». Pas de contexte, pas de chute, du pur Elon Musk, l’Elon Musk YOLO, celui qui fume des pétards en podcastant. Je pense aussi à Edward Snowden, aussi un otaku notoire, se moquant d’un tweet de Musk disant « J’aime Your Name », le film de Makoto Shinkai. Mais quand Musk multiplie les sorties sur le sujet, on sent que c’est pour le plaisir d’aborder un terrain sur lequel on ne l’attend pas publiquement. La forme ultime étant de mettre un image de profil avec un personnage manga ou anime, ce qui n’est jamais très bien vu si tu veux tenir des propos. Politique ou sociétaux, par exemple.
B : Si ça se trouve, il utilise la popculture japonaise pour ses prochains plans d’ampleur.
B : Le 14 octobre 2018, il twitte :
C : « Il est l’heure de construire un mécha »
B : Et un mécha, c’est un robot géant piloté de l’intérieur, pour se déplacer très vite ou faire la guerre de l’espace. On en voit dans l’iconique série Evangelion, qui arrive bientôt sur Netflix. Des méchas, vous en verrez lors des JO de Tokyo en 2020. Bref, ça sonne comme un fantasme de gosse, mais je vais me permettre de rêver. Il n’y a que lui qui pourrait nous mener vers ceci.
C : Ce qui nous mène à sa brève relation avec la chanteuse Claire Bouchez, alias Grimes.
[GRIMES – ARTANGELS]
B : Vous entendez Art Angels, un morceau étonnamment joyeux pour Grimes, où elle chante son amour pour Montreal, en français s’il vous plaît. Il se trouve que les deux sont apparus dans les bras l’un de l’autre publiquement dans un gala le 7 mai 2018. Quoi qu’il se soit passé entre les deux, ça n’a pas duré longtemps. Mais il n’est pas étonnant que Musk se soit prit d’affection pour Grimes. Elle n’est pas la dernière en ce qui concerne la pop-culture japonaise. Il suffit de regarder ses pochettes, son look ou d’écouter ses titres, notamment des albums Art Angel et Visions. Ils ont des centres d’intérêt en commun, c’est évident. Et Internet s’est empressé de le faire remarquer, notamment avec des photos montages où les deux ont des images de profils de couples assortis… dont celui d’Oreimo.
C  : Oreimo… attend, tu veux dire cet animé où ils sont frère et sœur ?
B : J’en ai peur. C’est pas mes affaires. Bref. Elon Musk est un otaku, mais surtout un twitto un peu trop aventurier. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne prend pas assez de précautions dans ses délires sur ce réseau social. Ses derniers déboires en date, avec le gendarme de la Bourse américain, l’ont placé dans une situation fort ironique. Après avoir fait l’andouille sur la communication de Tesla et des comptes de Tesla, je cite Ouest France :
C : Le régulateur avait aussi obtenu à l’époque que toute communication du patron « contenant ou pouvant contenir des informations susceptibles d’affecter Tesla ou ses actionnaires » soit passée en revue par les juristes de l’entreprise avant d’être publiée.
B : L’histoire ne nous dit pas si Tesla doit aussi valider ses critiques d’animus. Mais Corentin, quelle époque pour être en vie.
C : Surtout quand on repense à Donald Trump et sa manière de Twitter, ça c’est un autre feuilleton. Et beh tu nous a emmenés un peu partout Benjamin, à la prochaine.
B : C’était une balle rebondissante, comme environ toutes les personnes impliquées dedans. Et si vous vous dites que cette chronique était fort
épi fé no mé no lo gique, c’est vrai. Mais c’était ça où chroniquer un film français choral qui a l’air particulièrement atroce.
A la prochaine !
Et mettez tous des images de mangos en profil, croyez en vos rêves.