C : Netflix Kids, YouTube kids, Juniortube… aujourd’hui, tout existe pour que nos bambins passent leur plus clair de leur temps face à un écran. Mais, peut-on réellement faire confiance à ces services ? Une enquête… d’Angèle Chatelier (avec un ton rigolo)
A : Faut-il laisser nos enfants se faire baby-sitter par les plateformes de VOD ? Pour certains parents qui y voit un contenu éducatif et ludique, oui. Pour d’autres, c’est la porte ouverte au visionnage de vidéos indésirables, gores, complotistes et même… politiques (EXTRAIT 1)
Ça, c’est Jean-Marie Le Pen invité en 2015 sur BFM TV. Cette vidéo, je l’ai trouvé sur YouTube Kids. Pourquoi ? Parce qu’il a dit le mot « Zigoto », initialement utilisé pour nos bambins. C’est là tout le problème de YouTube Kids. Car les vidéos qui se trouvent sur cette plateforme sont aussi sur le YouTube général. Ce n’est qu’un algorithme censé être bien ficelé qui décide si tel ou tel contenu est pour les enfants.
C : Et récemment, un papa a démontré que l’algorithme avait ses failles. De grosses failles, même
A : Jean-Marie Le Pen qui fait une flatulence pendant une minute de silence pour les victimes de la Shoah, un tuto pour dessiner Pépé The Frog, emblème des suprémacistes, la Reine des neiges qui se fait uriner dessus par Spiderman… Autant de vidéos sur lesquelles nos enfants peuvent tomber sur YouTube Kids. Car si la fonction « recherche » est désactivable par les parents, les vidéos se lancent automatiquement les unes après les autres.
C : Pourtant lancé en grande pompe en France en novembre 2016, YouTube Kids est aujourd’hui boudé par bon nombre de parents
A : Pour ces raisons-là, oui. Pour se justifier, YouTube indique dans son guide parental qu’aucun algorithme n’est parfait et que même si cela existait, rien ne pourrait remplacer l’avis des parents.
C : Mais il n’existe pas que YouTube Kids. Aujourd’hui, les offres sont nombreuses
A : Oui, et souvent payantes. C’est ce qui diffère de YouTube Kids. Vous avez Hopster par exemple, à 5 euros par mois. Un service qui propose des vidéos musicales, des jeux ludiques fait maison… Mais ça s’adresse uniquement à la petite enfance, de 0 à 5 ans et c’est In English.
JuniorTube, qui demande un abonnement à 6 dollars par mois, propose lui aussi des contenus en anglais. Pratique quand on veut initier ses bambins à la langue de Shakespeare.
C : Et il y a bien sûr l’incontournable Netflix Kids (EXTRAIT 2)
A : Sur votre compte Netflix global, vous pouvez en créer un spécialement pour vos enfants. Vous choisirez ensuite le profil « jeunes enfants », « enfant plus âgé » ou « adolescent ».
Mais Netflix peut être cruel. En janvier dernier, certains parents s’étaient indignés sur Twitter que la plateforme supprime le dessin animé Le Village de Dany, compagnon préféré de leurs bambins. Et oui. A l’instar de nos séries préférées, Netflix supprime parfois du contenu de manière violente, pour des raisons de droits ou d’audience.
Mais sa communication autour de Netflix Kids est bien ficelé. Impossible de savoir si des parents ont été mécontents pour les mêmes raisons que YouTube Kids. Le seul souci qu’a vécu Netflix Kids, c’est lorsque la plateforme a annoncé vouloir mettre un système de points pour nos bambins.
C : « Bravo, tu as regardé ce contenu, tu es plus intelligent ! »
A : Haha, c’est un peu ça. On reproche alors facilement à la plateforme de vouloir abrutir nos enfants et de les mettre devant des écrans toute la journée.
C : Car c’est vrai que les chiffres parlent d’eux-mêmes
A : 3h. C’est le temps que passent les enfants de 4 à 14 ans en moyenne devant un écran par jour. C’est ce qu’à révélé une enquête Ipsos menée en France en 2015, ça a donc peut être un peu évolué depuis. Les 4/6 ans, la cible des plateformes de ces plateformes VOD spécialisées, passent environ 2H22 sur les écrans par jour.
La télévision live reste cependant l’écran le plus regardé par les enfants. Peut-être aussi parce que c’est celui que l’on regarde avec les parents.
C : On retrouve tout un tas d’études aussi qui veulent montrer les méfaits de la télévision et des vidéos de manière globale
A : Comme quoi la télévision affecterait la capacité de représentation de l’enfant, notamment sa faculté d’imagination. Plus les enfants passent du temps devant le poste, plus leurs dessins s’appauvrissent en détails, selon le pédiatre allemand Peter Winterstein.
Mais bon, lorsque l’on sait que les adultes passent eux en moyenne 4h devant la télé par jour… on devrait presque être rassurés.
C : Moralité, donc : éviter YouTube Kids qui est fait par un algorithme et on le sait, ce n’est pas toujours fiable. Privilégiez les plateformes malheureusement payantes pour être sûrs que vos bambins ne se retrouvent pas à regarder des vidéos conspirationnistes ou bien bien gores à base de lapins qui se font écraser par des voitures !
A : Oui, autant ne pas les mettre dans la vraie vie tout de suite…
C : Merci Angèle Chatelier et à très bientôt !
Les plateformes de VOD misent tout sur les bambins… à leurs risques et périls
De plus en plus de parents laissent leur progéniture devant des écrans, et sur ces écrans, YouTube Kids et autre Netflix Kids… Mais que valent ses plateformes à destination de nos bambins ? Angèle Chatelier est retournée en enfance pour nous le dire.
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