CORENTIN : Ah ! Salut Xavier ! Tu vas bien ? En forme ?
Xaier : Salut Corentin ! Bah oui ! Comme tu le vois, je suis reposé et dispo, prêt pour une nouvelle chronique ahah !
C : ok c’est cool bon ! on va commencer les tests micro, 1 2 1 2
X : Corentin… je… je crois que j’ai fait une bêtise
C : Voilà, je le savais, je savais que c’était trop beau pour être vrai, une chronique ne pouvait pas juste commencer par un échange cordial. Bon, qu’est-ce que tu as encore fait ? Je me disais pourtant que, sur un sujet aussi peu drôle que celui d’aujourd’hui, il va réussir à se contenir.
X : alors, tu vois, ma chronique, c’est sur ce qui se passe à Buzzfeed, qu’est pas très marrant et donc…
C : … tu as acheté pour mille euros d’extincteurs que tu as essayé de faire passer en notes de frais, je viens de voir le mail de Stan.
X : désolé mais en même temps c’est pas faux ! Enfin, franchement, ça va pas chez Buzzfeed, il y a péril en la demeur ! ça m’a fait penser au meme avec le chien au chapeau là, qui dit que tout va bien et...
C : Bon on va essayer d’être sérieux Xavier. Alors, *se racle la gorge*, que s’est-il passé chez Buzzfeed ? C’est vraiment grave à ce point ?
X : Bah, comment dire. Le 23 janvier, un memo est envoyé par Jonah Peretti, co-créateur et P-dg de Buzzfeed, à tous les employés de la société. Le message commençait très directement par la phrase suivante “c’est avec regret que je vous écris ce message. La semaine prochaine, nous allons procéder à des licenciements chez Buzzfeed. Nous procéderons à une réduction globale des effectifs de 15 %.”. C’est à dire entre 200 et 250 personnes, en fonction des sources.
C : Mais… wow, ça fait beaucoup de gens ! Mais… pourquoi en fait ?
X : il l’explique dans la suite de son message. En gros, il écrit que des études portant sur les tendances de leurs activités commerciales et les évolutions économiques des plateformes numériques ont été menées en interne ces derniers mois. Et qu’il était nécessaire, toujours selon lui, de se concentrer sur certains points et certaines activités qui marchent, de renforcer les équipes dédiées et d’optimiser les coûts.
C : C’est très direct, enfin il ne tourne pas autour du pot. Mais du coup, qui part ?
X : Eh bien, d’une part, tout le bureau national, qui traitait l’actualité américaine, mais aussi le service santé, la rubrique dédiée à la sécurité du territoire américain, sans compter le service qui s’intéressait aux problématiques LGBT, qui ne compte désormais plus qu’un seul employé. En gros, ce sont 43 personnes qui travaillaient à Buzzfeed News, la partie dédiée à l’information du groupe, qui sont licenciées. Certain services, comme celui centré sur la technologie et celui qui mène des enquêtes d’envergure, restent saufs. Les licenciements ont aussi touché la composante “divertissement” de buzzfeed.
[LOUP]
C : Là on vient d’entendre un extrait d’une des vidéos du compte Buzzfeed Video, où le producteur se demande si le chien qu’il a adopté est en fait un loup. Bref, du coup, ça touche uniquement les Etats-Unis ? Pas le loup, les licenciements.
X : Eh bien, apparemment pas, puisque le bureau de Buzzfeed news en Espagne a été purement et simplement fermé, tandis qu’au Royaume-Uni, c’est la moitié des employés à fonction éditorale du bureau londonien qui pourraient être licenciés, faisant passer leur nombre de 37 à 17.
C : Ok je vois, c’est extrêmement brutal.
X : Je te le fais pas dire, c’est franchement pas jojo. Il est tout à fait possible, enfin, il ne serait pas inenvisageable qu’il y ait d’autres postes supprimés après cette chronique. Enfin, pas à cause d’elle, mais enfin vous avez compris.
C : Mais du coup, si je me souviens bien, c’est pas la première fois que Buzzfeed se sépare comme ça d’une partie de ses employés.
X : En effet non Corentin. Au royaume-uni, fin 2017, Buzzfeed avait déjà supprimé de nombreux postes dans son bureau britannique, ainsi que licencié 100 de ses employés américains. Par la suite, en 2018 l’entreprise avait purement et simplement fermé sa branche française, qui employait quatorze personnes.
C : Ok, donc Buzzfeed licencie ses employés par vagues depuis quelques temps déjà, mais pourquoi en fait ? Tu l’as déjà un peu évoqué tout à l’heure.
X : oui, absolument. Jonah Perreti disait, dans son message annonçant la vague de licenciement, vouloir concentrer les efforts de la société là où ça marche bien. En 2018, lors de la fermeture du bureau parisien, le porte parole de la société avait expliqué que la société prenait des mesures pour reconsidérer son activité en france, en raison de l’incertitude des pistes de croissance sur le marché français. En réalité, la situation en France est la même partout ailleurs dans le monde, que ce soit au royaume-uni, aux Etats-Unis.
C : De quelle situation parles-tu Xavier ?!
X : Eh bien, je l’avais déjà evoqué dans ma chronique sur la déchéance de Mic il y a quelques temps, que vous pouvez écouter dans le brunch si vous êtes abonnés. Disons qu’il ne fait pas bon être un média en ligne de nos jours. Il y a tout d’abord le fait que le marché de la publicité en ligne ne profite pas aux éditeurs de contenus, les géants que sont Google, Facebook ou même Amazon en captant une grande partie. En plus de ça, nombre de ces acteurs en ligne ont souffert des changements opérés dans l’algorithme de Facebook.
C : Mais Est-ce que Buzzfeed peut s’en sortir ?
X : ça, je n’en sais absolument rien. La société s’essaie aux produits dérivés via sa verticale Tasty, spécialisée dans des vidéos qui montrent la préparation de plats souvent outrageantes par la quantité de gras utilisée. Mais ce n’est visiblement pas suffisant, et Jonah Perreti semble ne pas vouloir se mettre au payant, même si la possibilité de faire un don au site a été évoquée. De plus en plus, c’est la possibilité d’une fusion avec un autre acteur des médias qui est évoquée. En novembre, dans une interview avec le new york times, Perreti évoquait cette idée très sérieusement, expliquant que cela pourrait permettre à la structure qui en résulterait d’avoir plus de poids face à facebook et google. Quoiqu’il en soit, cette dernière semaine a été particulièrement sanglante pour la presse américaine en général, et pas seulement pour Buzzfeed, puisque ce sont 1000 emplois dans différentes rédactions et groupes de presse qui ont été supprimés. Et un peu partout, les questions sont grosso modo les mêmes, et c’est pas super engageant.
C : Très bien. Je comprends un peu mieux ton état d’esprit maintenant. Tu passeras quand même voir Stan avant de partir. Il veut te parler. À la prochaine Xavier !
Licenciements chez « BuzzFeed » : les petites mains des médias en ligne de mire
C’est une hécatombe chez « BuzzFeed ». Et cette fois-ci, on ne parle même pas de la branche française, fermée en 2018, ou celles d’autres pays, souvent allégées de nombreux salariés ces derniers mois. Non, il s’agit bien des États-Unis et des rédactions principales du groupe. Fin janvier, on apprenait ainsi qu’entre 200 et 250 personnes allaient être remerciées. Essayons de trier le pourquoi du comment avec Xavier Eutrope.
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