Titre : Nervous Crackdown
Crackdown 3
Durée estimée :
Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult a mis son plus beau costume de policier du futur pour nous parler de Crackdown 3. Salut Pierre-Alexandre
Pierre-Alexandre :
Salut Corentin !
C : Bon alors déjà, qu’est-ce que c’est que Crackdown ?
P : Alors Crackdown c’est une série de jeux créée en 2007 par le studio Realtime Worlds, avec un premier épisode initialement sorti en exclusivité sur Xbox 360. Et le petit truc intéressant avec Realtime Worlds, c’est que c’est un studio fondé par David Jones, qui n’est autre que le papa des Lemmings, Uniracers ou encore les deux premiers GTA ! Ce qui est plutôt rigolo quand on connaît les ambitions premières de Crackdown.
C : D’accord mais du coup, c’est quoi ces ambitions ?
P : Et bien tout simplement de t’offrir un GTA où tu incarnes un super-héros ! Dans Crackdown, tu incarnes un “Agent”, c’est une sorte de superflic augmenté capable de faire des bonds de plusieurs dizaines de mètres, d’utiliser tout un arsenal d’armes à la perfection, et de porter des voitures ou du mobilier urbain pour les jeter sur les gangs qui terrorisent la ville.
[MUSIQUE]Crackdown01
La particularité la plus intéressante de la série, c’est sa montée en niveau organique et la sensation de puissance qui va avec.
C : Une montée en niveau organique ? Qu’est ce que ça veut dire ?
P : Et bien si - comme environ 97% de la population - tu as joué à Skyrim, tu devrais avoir une petite idée. A force d’éradiquer le crime, notre valeureux agent va faire grimper des statistiques.
Plus il va tirer au flingue, plus sa compétence d’armes à feu va augmenter.
Plus il casse des bouches, plus il devient fort
Et caetera, et caetera, sauf pour l’agilité (les fameux bonds de plusieurs dizaines de mètres), qu’on va augmenter en trouvant des orbes d’agilité un peu partout dans la ville - ce qui est d’ailleurs une des activités les plus drôles du jeu.
Et du coup, tu te retrouves à sauter d’un building en portant une voiture avant de la balancer sur un ennemi en plein vol avant d’en finir un autre à la mitrailleuse. C’est bête, mais c’est drôle.
[REPRISE DERRIERE]
C : D’accord, donc c’est un jeu d’action en monde ouvert avec un petit twist. Et c’est suffisant pour être cool, ça ?
P : En tous cas, ça l’était en 2007 ! D’autant plus qu’on pouvait aussi y jouer en multi, autre chose d’assez peu commun pour l’époque vu le genre de jeu. Depuis, la série des Saints Row a repris le flambeau du monde ouvert avec des super héros (surtout dans l’épisode 4) et a quand même pas mal modernisé la recette.
C : Ok, mais tu es là pour nous parler de Crackdown TROIS, non ?
P : Oui oui évidemment, mais je te jure qu’il fallait un petit peu de mise en contexte pour évoquer le cas de Crackdown 3.
[MUSIQUE]Crackdown02
Après un deuxième épisode vraiment raté développé par Ruffian Games et sorti en 2010, Crackdown 3 est annoncé en grande pompe par Microsoft en juin 2014. Le jeu doit alors être l’un des fers de lance de la Xbox One qui vient de sortir, comme le premier épisode en son temps.
Problème : on entend plus parler du jeu pendant trois ans, jusqu’à juin 2017, où on annonce sa sortie pour novembre de la même année. Le jeu va ensuite être repoussé encore deux fois, jusqu’à sa sortie le 15 février 2019, sur Xbox One mais aussi sur PC.
C : Oula oui, en effet ça ressemble à un développement un peu compliqué.
P : Ah ben c’est rien de le dire ! Grâce à une source proche d’un des studios qui a bossé dessus, je peux te dire que le jeu est passé dans les mais d’au moins sept studios différents, avec une pression constante de Microsoft qui demandait tout et son contraire d’une semaine à l’autre, et des solutions technologiques mal adaptées - puisque le jeu devait utiliser la puissance du cloud pour pouvoir détruire la ville entière. Chose qu’on peut finalement faire uniquement dans un mode multi.
C : Et du coup, j’imagine que le résultat final est pas vraiment à la hauteur des attentes ?
P : Et ben une fois de plus, c’est rien de le dire !
Ce Crackdown 3 est tout simplement un jeu indigne de 2019. La ville est vide et nulle, on a aucune sensation dans les combats, la conduite des véhicules est mollassonne…
Mais le pire, c’est finalement qu’on passe son temps à répéter les mêmes activités en boucle, et elles sont pas bien palpitantes. Libérer des avant-postes, saboter les chantiers des méchants, faire des courses dans la ville ou monter des tours… c’est jamais très long, jamais très drôle, et super répétitif.
Même les boss sont finalement juste des éponges à points de vie qui invoquent des vagues d’ennemis et qui sont rarement agréables à jouer.
C : Ah oui quand même, c’est pas vraiment un super tableau là !
P : Ben c’est le tableau d’un jeu de 2007 qui vient de sortir en 2019. Un anachronisme total, un jeu qui se fait mettre à l’amende par quasiment toutes les productions Ubisoft interchangeables qu’on nous sert depuis une décennie. Et c’est vraiment dommage parce que je suis persuadé qu’en prenant le temps de se poser autour d’une table pour réfléchir à ce que devrait être un Crackdown moderne, il y a des choses à faire.
Mais en l’état, on est plus proche de l’accident industriel que du jeu de visionnaire.
C : Et bien merci Pierre-Alexandre ! Crackdown 3, c’est développé par Sumo Digital, Cloudgine, Reagent Games, Red Kite Games, Ruffian Games, Elbow Rocket et Certain Affinity (pfiou !) et c’est disponible sur PC et Xbox One pour une soixantaine d’euros, ou gratuitement pour les possesseurs du Xbox Game Pass. A bientôt !
Avec ce troisième opus raté, on est au bord du nervous « Crackdown »
Après avoir été annoncé en grande pompe, puis après avoir disparu des radars pendant plusieurs années, on peut dire que « Crackdown 3 » a connu un développement laborieux. Malheureusement, les craintes de tout le monde semblent s’être confirmées, car d’après Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult », nous sommes bien devant un jeu on ne peut plus décevant.
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