G - La semaine dernière, les sept joueurs de l’équipe de France ont finalement été sélectionnés pour la prochaine coupe du monde qui aura lieu cet automne en Californie.
C - Mais de quoi tu parles Geoffroy ? Je rassure nos auditeurs, cette chronique a bel et bien été enregistrée en juillet 2018. Justement, en pleine coupe du monde.
G - Ah mais je ne te parlais pas de la coupe du monde de football Corentin, mais de celle du jeu Overwatch.
C - D’accord, très bien. Et j’imagine que tu vas nous présenter le jeu…
G - Rapidement, oui, mais ce n’est pas le sujet de ma chronique en soi. Pour les auditeurs et auditrices qui n’en auraient jamais entendu parler, Overwatch est un jeu de tir par équipe de six contre six avec un système de classes et de héros, chacun avec des capacités bien distinctes les unes des autres. Un peu comme un Moba.
C - Et donc il va y avoir une coupe du monde ?
G - Oui et c’est là que les choses deviennent intéressantes. Le jeu est édité par Blizzard, que l’on connaît bien pour World of Warcraft, Diablo ou Starcraft. Ils ont lancé Overwatch au printemps 2016 avec l’idée derrière d’en faire un jeu majeur pour l’eSport, le sport électronique ou, plus simplement, les jeux vidéo compétitifs. Et rapidement, ils ont voulu tout prendre en main. Dès l’automne 2016, Blizzard a ainsi organisé la première coupe du monde d’Overwatch avec des équipes nationales comme l’expliquait le streameur Alphacast, sélectionné en équipe de France.
[Insert Alphacast]
C - Oh, donc il y avait une équipe de France ?
G - Eh oui, déjà à l’époque. Et même si elle comportait essentiellement des streameurs, et influenceurs, elle n’a pas à rougir de sa performance puisque les bleus sont arrivés en quart de finale, donc parmi les huit meilleures équipes sur le seize en compétition. En 2017, avec une équipe nettement plus compétitive, basée sur le club Rogue composé entièrement de joueurs français, les bleus sont arrivés à la quatrième place, au pied du podium.
C - Ah mais c’est trop bien ! On a une bonne équipe !
G - Tu joues à Overwatch, Corentin ?
C - Non, pourquoi ?
G - Parce que ta réaction à l’instant, c’est à mon sens tout ce qui fait le succès d’Overwatch en eSport. Tu te moques complètement du jeu en général, tu te moques des joueurs que tu ne connais même pas. Mais il y a chez tout le monde un petit côté chauvin lorsqu’on parle de compétition entre sélections nationales. Alors oui, pour la coupe du monde de football, tous les footix se réveillent. Mais c’est aussi le cas en rugby ou en handball. Et c’est sur ça que compte Blizzard avec sa coupe du monde d’Overwatch, comme on a pu l’entendre l’an dernier pendant l’exploit des bleus contre la Chine.
[Insert Chine]
Il n’y a pas de secret, ça explique aussi pourquoi Epic, l’éditeur de Fortnite, va lancer à son tour une coupe du monde prévue pour 2019.
C - Et pour la coupe du monde de cette année, on a nos chances ?
G - Plutôt oui. Grosso modo, les sélectionneurs ont repris l’équipe de l’an dernier, avec deux petits nouveaux, dont l’un qui joue pour l’équipe de Philadelphie.
C - Comment ça l’équipe de Philadelphie ? On n’est pas sur des équipes classiques d’eSport, comme Fnatic, NRG, Liquid ou Cloud Nine ?
G - Si, ces équipes-là existent aussi, bien évidemment. Mais pour mettre en avant son jeu, Blizzard ne s’est pas arrêté à la coupe du monde. L’éditeur a également lancé une compétition saisonnière, qui a duré, pour sa première saison, de janvier à juin, avec les phases finales qui auront lieu fin juillet à New York. Et pour le coup, Blizzard s’est là aussi inspiré du sport traditionnel ?
C - Comment ça ?
G - Eh bien l’éditeur a noué des partenariats avec des structures traditionnelles d’eSport, évidemment, mais également avec des villes un peu partout dans le monde. L’idée c’est ainsi d’avoir des équipes qui représentent chacune une grande ville des États-Unis, d’Asie ou d’Europe.
C - Donc on a une équipe parisienne ?
G - Pas encore non. Pour l’instant, la seule équipe européenne est londonienne avec les London Spitfire. On a aussi une équipe à Dallas avec deux joueurs français, une équipe à Los Angeles avec un autre frenchie et enfin les Philadelphia Fusion avec le joueur dont je te parlais plus tôt.
C - L’idée, j’imagine, c’est de créer la même émulation que pour la coupe du monde…
G - Tout à fait. Tout comme les spectateurs peuvent facilement s’identifier à leur sélection nationale pendant la coupe du monde d’Overwatch, ils peuvent aussi s’attacher à l’équipe qui représente leur ville pendant la saison d’Overwatch League. Autant te dire par exemple que pendant la première saison qui se déroulait exclusivement à Los Angeles, on avait une grosse prédominance des maillots des deux équipes locales dans le public, les Gladiators et les Valiant.
C - Ah parce que tous les matchs étaient au même endroit ? Ça casse un peu le système des villes, non ?
G - Oui, c’était un peu ça la déception finalement. Les équipes vivaient toutes à Los Angeles. Certes, les joueurs allaient parfois à la rencontre de leurs fans dans les villes qu’ils sont censés représenter, mais on était loin de l’ambiance qu’on peut avoir pour une équipe de football lorsqu’elle joue à domicile par exemple.
Heureusement, ça devrait changer pour les prochaines saisons de l’Overwatch League. Après la saison 2, qui se déroulera encore entièrement à Los Angeles, les équipes vont se déplacer toutes les semaines et jouer dans leur propre stade. Et puis, surtout, en plus des douze équipes de la première saison, on devrait avoir six équipes supplémentaires.
C - Avec une équipe française ?
G - Ça se pourrait oui. Paris est une ville dont on entend pas mal parler quand les responsables de Blizzard sont interrogés. Et surtout, on a déjà une équipe de joueurs français particulièrement au niveau, les Eagle Gaming, présentés ici en décembre dernier sur Canal Plus.
[Insert Eagle]
C’est une blague récurrente, mais pour beaucoup, il pourrait s’agir de la future structure qui représentera la capitale en changeant de nom pour devenir les Pigeons de Paris, un oiseau somme toute plus adapté pour la capital que les aigles.
C - Eh bien, on a hâte d’avoir une nouvelle équipe française à soutenir. Merci Geoffroy pour toutes ces explications et à très bientôt !
Comment « Overwatch » veut devenir le nouvel e-sport d’attache
La Coupe du monde de football est terminée et toutes les nations étaient derrière leurs équipes respectives, mais feriez-vous pareil pour, disons l’équipe de France… d’« Overwatch » ? C’est pourtant ce type de ferveur qu’essaye de mettre en place Blizzard comme va nous l’expliquer Geoffroy Husson de « Tom’s Guide ».
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