Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult vient encore nous parler d’un de ses innombrables violons d’Ingres. Bonjour Pierre-Alexandre ! Alors à quelle sauce on va être mangés cette fois-ci ?
Pierre-Alexandre : Bonjour Corentin !
Aujourd’hui je voudrais te parler des jeux de rythme asiatiques. Parce que si tout le monde connaît la série des Guitar Hero, des Rock Band ou des Singstar, le grand public est un peu à la traîne sur les productions japonaises ou coréennes.
C : Attends je comprends pas, tu vas nous parler de Dance Dance Revolution et de Parappa the Rapper ? Parce que c’est plus tout jeune !
P-A : Le truc c’est que je veux justement te parler de la naissance, de la mort et surtout de l’actuelle résurrection du jeu musical oriental.
[MUSIQUE] DJMax01
C’est un genre qui a eu une période faste à la fin des années 90, notamment grâce à Konami qui crée en 1997 sa branche Bemani, qui développera quelques grands concepts comme Dance Dance Revolution, Beatmania ou Guitar Freaks. Des séries de jeux qui vont cartonner et ramener des sacrés paquets de cash à l’éditeur japonais.
Mais au début des années 2000, le public délaisse les instruments de musique en plastique et le genre reste cantonné à une niche de joueurs furieux - pour qui Konami continue d’ailleurs à sortir de nouvelles versions chaque année
Pour te donner une idée, on est à une quarantaine de Beatmania, une quinzaine de Dance Dance Revolution et environ trente Pop n Music
C : Ah oui quand même ! Mais du coup le genre se porte très bien ?
P-A : Eh ben oui et non. Les jeux sortent très régulièrement mais on les voit rarement dépasser les côtes japonaises.
C’est pour ça qu’au milieu des années 2000, Activision et Electronic Arts ont sauté sur l’occasion et développé Guitar Hero et Rock Band, des jeux musicaux qui, contrairement aux versions japonaises, utilisent de vrais morceaux licenciés achetés une fortune.
Du coup tu vas avoir un succès impressionnant, très rapide, et les éditeurs vont traire leurs nouvelles vaches à lait comme des fermiers sous méthamphétamines. Résultat, ils vont tellement saturer le marché qu’au bout de 5 ans Guitar Hero et Rock Band sont au point mort.
C : Oui, c’est vrai que ces deux séries ont vite fait exploser leur propre bulle !
P-A : Exactement ! On peut toujours considérer les jeux de danse comme Dance Central ou les Just Dance d’Ubisoft comme leurs neveux un peu débiles
mais à ce moment, au début des années 2010, le seul choix pour un amateur éclairé, c’est de se tourner vers l’importation japonaise qui n’est ni pratique, ni économique.
Et c’est pour ça que je veux aujourd’hui porter un message d’espoir à nos auditeurs.
Depuis quelques années, les studios japonais et coréens sont de moins en moins frileux et se remettent à sortir leurs jeux chez nous.
[MUSIQUE] DJMax02
Chez les gros éditeurs on peut citer Theatrhythm Final Fantasy et Persona 4 Dancing All Night (qui va bientôt avoir deux petits frères dédiés aux épisodes 3 et 5 de Persona)
Mais c’est aussi le moment qu’ont choisi d’autres studios asiatiques pour sortir du bois,
Des studios parfois bien expérimentés sur leur continent,.
Je peux par exemple te citer Rayark, un studio taïwanais qui s’est fait connaître sur mobiles avec Cytus, Deemo et surtout l’excellentissime Voez. Depuis, les trois titres sont dispo sur Switch et Voez mérite clairement que vous téléchargiez sa démo pour vous faire une idée.
C : Ah oui, il est très chouette Voez ! Mais dis-moi, hors antenne tu me disais que tu voulais parler d’un jeu qui s’appelle DJ Max. Il est où dans tout ça ?
P-A : J’y arrive !
En fait j’ai volontairement oublié de citer un studio coréen qui s’appelle Pentavision et qui a explosé à partir du milieu des années 2000 avec la série des DJ Max.
D’abord sortie sur PC, la série est vite devenue exclusive à la PSP de Sony, avec au moins six épisodes entre 2006 et 2010.
Après quelques épisodes mobiles et un jeu sur PS Vita qu’on va pudiquement oublier, une partie de Pentavision se barre pour monter un autre studio, Nurijoy et va développer Superbeat Xonic, une suite spirituelle de DJ Max tout à fait fréquentable et sortie chez nous en 2015.
C : Mais du coup la série DJ Max est morte ?
P-A : Pour être franc, on était pas sereins ces dernières années sans aucun épisode majeur depuis 2012 mais hallelujah, DJ Max est revenu !
[MUSIQUE] DJMax03
Les restes de Pentavision ont été renommés Neowiz MUCA et se sont mis au boulot sur DJ Max Respect, une exclusivité Playstation 4 qui veut clairement rendre hommage aux grands épisodes de la série.
En gros le jeu compte 107 morceaux qui reprennent un tiers de morceaux de DJ Max, un autre tiers du deuxième épisode et un dernier tiers de nouveautés, le tout avec des modes de jeu à 4, 5, 6 ou 8 boutons.
Mais c’est surtout l’occasion pour y jouer avec tout le confort moderne, sur grand écran, 1080p, 60 fps, et en Français !
Attention quand même, c’est peut-être une des séries de jeux musicaux les plus exigeants qui existent, je préfère prévenir.
Oh et aussi : je réalise que je vous conseille fortement la plupart de ces jeux, mais il faut savoir qu’ils vont dans des genres musicaux qui peuvent surprendre : RnB coréen, grosse techno dégeulasse, brostep, morceaux culcul la praline…
Il faut s’y faire mais après quelques heures, c’est le syndrôme de Stockholm assuré
C : Eh bien merci Pierre-Alexandre pour tous ces conseils et si je comprends bien, les plus courageux peuvent se jeter sur DJ Max Respect et attendre impatiemment Persona 5 Dancing All Night, c’est ça ?
P-A : Exactement !
C : Parfait ! DJ Max Respect est disponible en exclusivité sur Playstation 4 pour environ 40€. Merci Pierre-Alexandre !
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