Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult va nous parler d’un… non sérieusement, encore ?
Pierre-Alexandre : Non mais je te jure, ça va le faire, tout va bien se passer
C : Ok. Pierre-Alexandre va nous parler d’un petit jeu en pixel-art édité par Devolver. Bonjour !
P : Salut Corentin ! Aujourd’hui on va en effet parler de The Messenger, un jeu développé par les québécois de Sabotage Studios et sorti sur PC et Nintendo Switch.
[MUSIQUE]Messenger01
The Messenger c’est un titre qui rend hommage aux jeux d’action des années 80/90 comme
Les vieux Ninja Gaiden, Shinobi, Wrath of the Black Manta, Vice Project Doom et j’en passe.
On incarne un étudiant ninja dont le village est attaqué par un démon et qui va devoir transporter un parchemin dans une contrée lointaine, en traversant plein de décors différents, *semés d’embûches et de coriaces adversaires !*
Et du coup ben c’est un jeu d’action rétro, très pointu, super agréable à jouer, avec une bande-son chiptune fantastique
C : Du coup quoi, c’est un peu comme Shovel Knight sauf qu’au lieu de rendre hommage à Megaman c’est les jeux de Ninja ?
B : Ben y a un peu de ça ! Alors on se calme tout de suite, hein, The Messenger n’est pas aussi brillant que Shovel Knight
[d’ailleurs je pige pas l’avalanche de notes 8 et de 9 chez les anglo saxons mais bon passons]
Mais en gros, comme Shovel Knight, il prend la formule d’époque et il la modernise.
C’est à dire qu’en plus de tes coups d’épée et de tes shurikens, il va ajouter quelques idées un peu plus originales.
[MUSIQUE]Messenger02
Tu as par exemple le système de saut qui est assez unique. Au lieu d’avoir un double saut, tu peux bondir une première fois et si tu frappes un ennemi ou un objet tu gagnes une “charge” de saut supplémentaire.
Du coup, quand le level design s’y prête et que tu as pris cette drôle de mécanique en main, tu peux parfois traverser des passages entiers sans toucher le sol.
C : Ah oui c’est marrant ça ! Et ils ont d’autres idées dans le genre ?
Bon alors déjà tu vas débloquer plein d’objets au fil des niveaux comme une cape pour planer, un grappin et j’en passe.
T’as aussi un arbre de compétence plutôt solide avec plein d’améliorations à acheter
Mais il y a surtout une super idée autour de la gestion de la mort :
Les vies sont infinies mais chaque fois que tu meurs, un petit démon apparaît et réclame de l’argent.
Sauf qu’au lieu de le piquer directement, il va avaler le fric à la place du joueur pendant une poignée de minutes à son prochain essai
Du coup, quand on meurt on ne perd pas concrètement de l’argent, mais le petit démon collecte son impôt. C’est un système qui évite la frustration et je trouve ça super malin.
C : Ben dis donc pour un jeu qui se veut rétro, il y a beaucoup d’idée neuves quand même !
P : C’est déjà pas mal et pourtant, c’est même pas la plus grosse surprise du jeu
[MUSIQUE]Messenger03
P : Vers en gros la moitié de l’aventure, notre vaillant héros va gagner le pouvoir de voyager dans le temps et de faire des allers-retour dans le futur.
Et le petit truc rigolo, c’est que ça passe le jeu de 8-bit à 16-bit ! C’est à dire que t’avais un jeu Nes et que tu passes à un jeu Megadrive ou Amiga !
Les graphismes sont plus fins et plus colorés
Et comme on a pu l’entendre avec les deux derniers extraits, les musiques changent de patte sonore
(ce qu’il fait qu’il ya deux bandes-son, qui sont d’ailleurs toutes les deux fantastiques)
C : Ah ouais c’est super rigolo ça !
P : Et en plus le passage se fait en traversant des portails avec un effet super stylé, c’est vraiment bien foutu.
Et peu après qu’on gagne ce pouvoir, il y a une révélation que je vais être malheureusement obligé de divulgâcher pour aborder quelques aspects du jeu. [RELANCE DERRIÈRE]
C : Eh bien vas-y, nos auditrices et auditeurs sont prévenus !
Vers la moitié du jeu donc, on découvre que tous les niveaux qu’on avait traversé les uns après les autres, comme dans un jeu classique, sont en fait interconnectés !
Et la deuxième partie de l’aventure devient un Metroid !
[MUSIQUE]Messenger04
Sur le papier l’idée est géniale - et elle fait même son petit effet pendant la partie - mais ça handicape vite le jeu avec des allers-retour qui cassent complètement le rythme un peu plus frénétique auquel on s’était habitué.
C : Forcément, j’imagine que la descente doit être un peu rude
Un petit peu ouais ! Et l’autre souci c’est qu’il n’y a quasiment pas de boss pendant la deuxième partie du jeu alors que la plupart de ceux qu’on rencontre au début sont très chouettes, c’est dommage.
C : Et du coup ça gâche quand même pas tout, si ?
Ah non non pas du tout ! C’est juste un peu frustrant de voir un jeu qui aurait pu être extraordinaire avec un peu plus d’audace et d’inventivité avec ses deux époques
(en gros là à part la musique et les graphismes, ça révèle juste de nouveaux passages)
Mais il y a quand même plein de qualités !
La maniabilité est super précise et agréable, avec des passages de plateforme un peu stimulants, les boss sont cool, la bande-son est vraiment fantastique
Et dernier truc, vu que le jeu est écrit par des québecois, la version française du jeu est excellente, avec plein de blagues absurdes et de jeux de mots
Donc voilà, malgré quelques gros défauts, ça reste un jeu super agréable pour qui j’ai énormément d’affection.
C : Eh bien merci beaucoup Pierre-Alexandre ! The Messenger c’est développé par Sabotage Studios et c’est disponible sur PC et Switch pour une vingtaine d’euros.
P : Et j’insiste mais la bande son est composée par Rainbowdragoneyes et elle est disponible sur Bandcamp et Spotify, au moins
C : Et bien c’est dit ! Encore merci et à bientôt !
« The Messenger » : missive intercontinentale
Véritable ode aux anciens jeux de ninja comme « Shinobi » ou « Ninja Gaiden », « The Messenger » à plus d’un tour dans son sac. Voyons si le game design de ce titre Devolver est aussi affûté qu’un katana, avec Pierre-Alexandre Rouillon-sensei de l’école « Gamekult ».
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