[EXTRAIT 1]
Benjamin : Eh, vous entendez ça ?
[EXTRAIT 2]
B : Haaaa... C’est le chant des anges.
[EXTRAIT 3]
B : Je pense que vous êtes déjà biens réveillés pour la journée, là. Ou du moins bien INTRIGUES. (très vite) Promis c’est la dernière et spéciale dédicace à ceux qui ont bien suivi Breaking Bad
[EXTRAIT 4]
Corentin : Ca décoiffe. Ca défouraille, même. Aujourd’hui, dans la famille « Chroniqueur des Croissants », je voudrais Benjamin Benoit.
B : Bonne pioche pour tout le monde, c’est une chronique très très Benjamin Benoit-core. Puisqu’on va parler du meilleur du meilleur du rock garage en 2018, j’appelle... les Thee Oh Sees.
C : Attends, c’était pas les Oh Sees tout court ? Je suis déjà perdu.
B : Écoute, c’est pas ma faute s’ils changent tout le temps de nom. Parfois ils signent sous le nom d’OCS.
C : Mais attends, ça c’est pas le service VOD d’Orange qui sert juste à regarder Game-
B : (Interrompt) Ok donc ma mission est de vous parler du fabuleux groupe Oh Sees, une formation californienne emmenée par un mec un peu zinzin, John Dwyer. Zinzin mais extrêmement constant et stakhanoviste. Les Oh Sees, c’est fantastique, dès que tu arrêtes de penser à eux, ils ont déjà sorti un nouvel album. Un ou deux par an, sans problème, même en faisant des tournées. Et là c’est le vingtième qui vient de sortir et je compte même pas le disque live, et c’est une très bonne excuse de vous parler de ce groupe de coeur. Il s’appelle Smote Reverser, et il a une belle pochette très... métal, catégorie Lovecraft.
[EXTRAIT 5]
B : S’intéresser aux Oh Sees c’est avant tout s’intéresser à John Dwyer. Infatigable, toujours à déployer une énergie record sur scène, quelle que soit sa taille ou le lieu. Ce mec est une tornade. Et c’est d’autant plus épatant puisqu’il fait à la fois toujours et jamais la même chose. On peut pas résumer les Oh Sees, ils ont un petit coté dieux du rock, mais toujours avec ce coté lo-fi et déstructuré, et un poil bruitiste. Les Oh Sees sont des gens indépendants de corps et d’esprit, ils ne perceront jamais à fond et je pense qu’ils en sont contents. Et les musiciens autour de lui tournent pas mal, là on se retrouve avec ma configuration préférée, celle avec deux batteurs. Tiens tiens, comme The Go! Team.
C : Les artistes très très actifs ont souvent les mêmes problèmes.
B : Oui, fatalement la fanbase du groupe peut elle aussi tourner rapidement, et la question c’est la balance entre faire ce que le public connaît et veut, ou ce que le groupe veut faire à l’instant T. C’est pourquoi il y a toujours une formule Oh Sees qui traîne un peu. Dès le premier morceau du morceau de l’album précédent, Orc, ça s’entend direct.
C : Si tu devais décrire cet album, Smote Reverse, qu’est-ce que ça donnerait ?
B : Justement, là il y a un bon compromis. On remonte pas mal aux origines du prog rock, dans le sens dur du terme. Les boucles interminables et psychédéliques, comme pouvait le faire King Crimson. Tu sais, le groupe qui, de fil en aiguille, nous a donné Dream Theater, merci les gars. Dès le tout premier morceau, très percussif et rythmique, les références musicales nous sautent à la figure. Le morceau de 12 minutes du milieu, Anthemic Agressor, on est en plein dedans. À ce joyeux mélange, vous ajoutez l’apparition des clavier à la Peter Frampton et un microgramme de freejazz. Bref, on est en plein festival des années 70.
C : Pas très sympa de parler de musique aussi estivale juste pour la rentrée !
B : Désolé... mais oui, là les Oh Sees adoptent les longues boucles, les tourneries interminables, mais toujours avec un tempo très très rapide. Ca donne un résultat un peu halluciné. Le morceau Overthrown concentre tout ça en un petit lapse de temps.
[EXTRAIT 6 ]
B : Du coup c’est l’un des albums les plus instrumentaux du groupe ! Le mot clé serait surement groove. Avec deux batteurs qui se répondent constamment et ce sens du déséquilibre, vous savez déjà si vous aimerez ça ou pas. Si ces influences ne vous disent rien ou vous sont hostiles, vous risquerez d’entre nettement plus à tâtons dans l’univers de John Dwyer. Et puis pour les autres, c’est ni plus ni moins la chronologie du rock qui continue sa marche.
C : Smote Reverser, c’est disponible en édition physique et en écoute sur le net, et c’est le diagramme de Venn entre le rock garage, psyché, le prog et une toute petite touche de métal.
B : Tout ce qui est bon, quoi. Mais la formule de base change un peu : exit la voix criarde et doublée avec moult écho, comme si elle était gueulée à travers un mégaphone à dix mètres du studio.
Le seul truc un peu dommage avec cet album, c’est la fin, qui ne ressemble pas à l’explosion qu’on pouvait imaginer. Bon, tout de même, une heure de musique, il y a à boire et à manger, et vous avez maintenant trouzemille albums à découvrir sur Deezer, Spotify et Discogs. De rien ! On se retrouve pour l’album suivant dans un an, pour ceux qui ont toujours leurs tympans. À la prochaine.
C : À la prochaine ! … Wow, aux croissants on ne chronique que des groupes très très énergiques on dirait. C’est quand le prochain album de Sha-de ?
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