Camila Cabello, la nouvelle star de la pop américaine, dévoile Camila, un premier album « caliente » et intime

C : C’est l’une des surprises pop de ce début d’année : à seulement 20 ans, Camila Cabello présente son premier album solo, Camila, disponible chez Sony Music depuis le 12 janvier. Puisé dans ses origines cubaines et mexicaines, il raconte aussi bien ses premières peines de coeur que son envie d’émancipation, après avoir quitté le girls band Fifth Harmony. Morgane Giuliani est là pour nous en parler aujourd’hui, bonjour Morgane !
M : Bonjour Corentin ! Bon, j’imagine que tu n’avais jamais entendu parler de Camila Cabello auparavant ?
C : Je dois bien avouer que non, peut-être que je suis un peu dépassé niveau pop.
M : Si ça peut te rassurer, même moi je n’étais pas au courant de son existence le mois dernier encore. C’est ma petite soeur de 18 ans qui me l’a fait connaître. Cette jeune chanteuse montre que la télévision peut encore créer des stars. Elle est découverte dans la version américaine de The X Factor, en 2012. La production l’associe à 4 autres candidates, et c’est comme ça que le girls band Fifth Harmony naît, exactement comme les One Direction au Royaume-Uni, à peine 2 ans plus tôt. Ils partagent d’ailleurs le même producteur : Simon Cowell, dont l’une des passions est donc de créer de toutes pièces des groupes pour les moins de 16 ans.
C : Dès les premiers live, Camila Cabello se distingue des autres membres de Fifth Harmony.
M : Elle chante mieux, et du coup, on lui confie souvent des solos. Elle a aussi une personnalité à part, très drôle et accessible. Elle n’a pas non plus un physique de “bimbo”, et est moins sexualisée que les autres membres. Même si l’adolescente, âgée de 16 ans à l’époque, mérite d’être mise sur un piédestal, c’est un peu gênant pour ses jeunes collègues et ça a certainement créé un antécédent lourd à porter par la suite. Fifth Harmony termine 3e de la compétition et sort 2 albums très bien accueillis, dont 7/27, écoulé à plus d’un million d’exemplaires. En 2015, vous avez très certainement entendu cet air, extrait du single Worth It :
[EXTRAIT 1]
C : Ça me dit vaguement quelque chose, en effet ! Camila Cabello a fini par quitter Fifth Harmony, c’est ça ?
M : Eh oui. Après seulement 2 albums, des dizaines de concerts, une poignée de clips un peu gênants et 2 prestations à la Maison Blanche devant les Obama, Camila Cabello prend son envol. La nouvelle est annoncée par le groupe via communiqué officiel, et aucune raison n’est donnée. Il s’avère que les obligations contractuelles de Camila Cabello venaient à peine de se terminer, et des rumeurs persistantes ont évoqué de lourdes dissensions au sein du girls band. Ce qui ne serait pas étonnant, vu que Camila Cabello a toujours été la chouchoute des pros et des fans, et qu’elle n’a jamais caché ses ambitions.
C : En 2017, Camila Cabello sort un premier single solo, Crying In The Club, mais c’est son deuxième single, Havana, qui change la donne.
M : Havana sort en août 2017 et rencontre un succès fou : près de 450 millions de vues sur Youtube. Il se retrouve en tête des charts dans plusieurs pays, dont les États-Unis et le Mexique. Même Barack Obama le cite dans ses titres préférés de l’année. En décembre 2017, Camila Cabello arrache à Selena Gomez le titre très envié de l’artiste féminine avec le plus grand nombre d’auditeurs sur Spotify, en passant la barre des 40 millions.
[EXTRAIT 2]
M : Camila Cabello le dit elle-même : Havana est une “ode à son héritage et à sa culture”. “La moitié de mon coeur est à la Havane”, dit-elle sur le refrain. Elle a en effet une double nationalité : cubaine par sa mère, mexicaine par son père. Sur un air bossa nova, le single célèbre son enfance entre Cuba, où elle est née, et le Mexique. Elle est ensuite arrivée aux États-Unis à l’âge de 5 ans, sans parler un mot d’anglais. Je vous invite d’ailleurs à regarder le clip de Havana, qui parodie avec beaucoup d’humour les télénovelas et les clichés très “drama” à propos des familles d’immigrés latinos. Depuis, elle s’est engagée à plusieurs reprises pour soutenir les immigrés face à la politique répressive de Donald Trump.
C : On retrouve cette culture tout au long de son premier disque solo, où elle chante de temps en temps en espagnol.
M : Ça va même plus loin. Le succès de Havana l’amène à repousser la sortie de son premier disque solo et à retourner en studio pour lui donner une nouvelle direction. Elle fait appel à des collaborateurs dans l’air du temps, comme Frank Dukes et Skrillex. La jeune femme y tient : si elle ne se sent pas encore les épaules d’écrire seule un album entier, elle co-signe l’album parce qu’elle veut que sa musique lui ressemble le plus possible. C’est ce qu’elle évoque dans le titre She Loves Control, où elle dit : “Elle adore avoir le contrôle/Elle veut que ça passe comme elle le décide/Et c’est impossible qu’elle reste tant que tu n’abandonnes pas/Il suffit que tu y goûtes une fois pour que tu veuilles tout abandonner”.
[EXTRAIT 3]
C : Camila est donc un album extrêmement personnel et intime.
M : Camila Cabello y parle de ses peines de coeur, ses problèmes de confiance en soi et même, une période assez sombre lorsqu’elle était encore membre de Fifth Harmony. Elle est parfois désarmante de transparence. Dans Real Friends, elle évoque son sentiment de solitude alors qu’elle cherche désespérément des “vrais amis”, sur une guitare cocotte et des claquements de doigts nonchalants. Sur l’excellente Something’s Gotta Give, elle se plaint d’être dans une relation à sens unique, où elle ne fait que donner. Son dernier single, Never Be The Same, évoque une sensation de renouveau après une histoire d’amour qu’elle compare à des substances addictives.
[EXTRAIT]
M : Camila est un premier effort impressionnant tant au niveau de l’écriture que de la production. Même s’il est efficace, il ne tombe pas dans la facilité, et Camila Cabello montre qu’elle peut aussi bien émouvoir qu’exalter.
C : Camila est disponible chez Sony depuis le 12 janvier, mais elle n’a pas encore de concert prévu en France. Merci pour cette découverte qui met un peu de soleil au milieu de l’hiver, et à très vite Morgane !
M : À très vite !