Corentin : Dans une autre chronique Angèle Chatelier, tu nous faisais découvrir en quoi la scène Bruxelloise était florissante depuis quelques années. Mais ce que tu aimes, toi aussi, c’est la scène Montréalaise. Une scène principalement pop, folk et mélancolique.
Avec toi, on s’envole au Canada aujourd’hui
Angele : « C’est ici, à Montréal, que j’ai connu ce qui se rapproche le plus du sentiment d’avoir un pays ». Ces mots, ce sont ceux de Lhasa de Sela, la chanteuse américano-mexicaine aux milles visages (EXTRAIT 1)
En décembre dernier, la Philharmonie de Paris lui consacrait une soirée entière
C : Pour certains, elle a changé le visage de la chanson immigrante du Québec.
A : Ce soir-là c’était un moment suspendu. Un hommage. Car Lhasa de Sela, arrivée à 19 ans à Montréal, est décédée en 2010 d’un cancer. Elle a laissé derrière elle l’un des plus beaux albums de tous les temps, La Llorana, sorti il y a tout juste vingt ans. Pendant deux heures à la Philharmonie de Paris, des dizaines d’artistes se sont succédés pour reprendre ses plus grands titres. Beaucoup font partis de la scène Montréalaise et étaient ses amis. Parmi eux… Patrick Watson (EXTRAIT 2)
Grand ami de Lhasa - avec qui il a chanté ce titre Big Bird in a small cage -, Patrick Watson est aussi une référence de la scène Montréalaise. En 2017, il donne le coup d’envoi du Mile Ex End Musique à Montréal. Un festival dédié à la scène émergente Montréalaise. L’artiste promeut sa ville et son pays : il jouait quelques semaines avant au 150ème anniversaire du Canada à Ottawa aux côtés de Justin Trudeau, le premier Ministre canadien.
C : En France, on la célèbre aussi, cette scène Montréalaise
A : Depuis cinq ans, les Montréalais investissent la capitale avec le festival Aurores Montréal. C’est dans ce cadre qu’avait lieu le concert hommage à Lhasa en décembre dernier.
Mais outre ce concert, c’est plus d’une dizaine artistes canadiens qui se sont succédés dans plusieurs salles parisiennes. Le but de cet évènement : « promouvoir une certaine forme de francophonie par des projets à la musicalité originale et inattendue », je cite.
C : L’année dernière, on y retrouvait notamment Safia Nolin (EXTRAIT 3)
A : La jeune femme, timide en apparence mais à la voix d’or sortait son premier album Limoilou en 2015. Un autre est en préparation, prévu pour l’automne. Safia Nolin a un lien direct avec notre pays. Outre sa venue à Paris au festival Aurores Montréal, elle était la compagne et camarade de duo de Pomme, une jeune artiste française. Toutes deux ont même enregistré un duo sur le titre On brûlera, disponible sur l’album de Pomme, A peu Près (EXTRAIT 4)
Cette chanson a été enregistrée dans un cadre bien précis : Pomme, en visite à Montréal a fait des duos avec plusieurs artistes de la ville canadienne comme Les Soeurs Boulay, Fanny Bloom ou Elliot Maginot, pour en sortir des chansons, disponible sur un vinyle inédit intitulé « Les sessions Montréalaises ». En voici quelques extraits (EXTRAIT 5)
C : Ça c’est une française expatriée le temps d’un album mais tu peux aussi nous parler d’un Montréalais expatrié à temps-plein lui, en France
A : Oui, Peter Peter (EXTRAIT 6)
Vous l’aviez peut-être entendu avec son tube Carrousel. Il était revenu l’année dernière avec Noir Eden, son dernier album. Aux Inrocks, il expliquait pourquoi avoir quitté Montréal pour Paris, il y a quatre ans. Il s’était dit : « J’ai beaucoup aimé le tourbillon, le côté effervescent de Paris. Ça bouillonne toujours ». Il salue aussi le patrimoine artistique française. Un patrimoine dense, tant par la musique, que la littérature et le cinéma.
C : Mais il y aussi bien évidemment une nouvelle scène Montréalaise à célébrer !
A : Oui, et elle l’a été cette année au Printemps de Bourges, célèbre festival de découvertes. Le 26 avril dernier, Montréal et la France se sont alliés pour proposer l’opération « Spécimens Canadiens ». Le but : donner un coup de projecteurs aux artistes canadiens. Parmi eux évidemment, beaucoup de Montréalais. Florilège (EXTRAIT 7)
Vous avez entendu en vrac les groupes : Avec pas d’Casque, La Bronze et Milk and Bone.
En bref, vous l’aurez compris, la scène Montréalaise, du moins celle que j’affectionne est poétique. Mélancolique, fraîche et amoureuse. Elle ne cesse de s’allier avec nos influences, avec Paris et les belles choses. Si comme moi vous êtes d’éternels amoureux, je vous conseille de vous y pencher.
C : Merci Angèle Chatelier de nous avoir fait découvrir la scène Montréalaise en attendant que chacun puisse y retourner ou aller y faire un tour. À très vite !
Entre Montréal et la France, il n’y a qu’un pas et il est musical
Déjà adepte de la scène musicale bruxelloise, Angèle Chatelier nous emmène cette fois-ci de l’autre côté de l’océan Atlantique ! Découvrons ensemble ce qu’on crée dans la belle province, et plus précisément à Montréal.
0:00
5:31
Vous êtes sur une page de podcast. En cas de difficulté pour écouter ce document sonore, vous pouvez consulter sa retranscription rapide ci-dessous.