Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult revêt son costume de chroniqueur musical pour nous parler d’un groupe. Bonjour Pierre-Alexandre !
Pierre-Alexandre : Bonjour Corentin !
C : Alors, qu’est-ce que ça va être aujourd’hui ? Tu vas encore nous parler d’un genre musical que vous êtes douze à connaître ?
P-A : Eh bien non désolé, vas-y essaie encore !
C : Mhhhhh… alors un groupe d’electro-rap fondé par quinze enfants dans une garderie ?
P-A : Non, toujours pas !
C : Alors quoi, tu vas encore nous parler d’un groupe d’écossais perdus ou de rock progressif ?
P-A : Ah, tu t’approches !
On va parler d’un groupe de METAL progressif, tendance psychédélique,
actif de 1987 à 2010.
Un groupe fascinant que j’aime très, très très fort et qui s’appelle Porcupine Tree.
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Porcupine Tree a été fondé en 1987 par Steven Wilson (le chanteur) et son pote Malcolm Stocks. Et à l’origine, c’était plus ou moins une vanne, un groupe fictif qui s’inspirait des groupes un peu mystiques comme Pink Floyd ou King Crimson.
Sauf qu’à force de créer des personnages et des histoires rocambolesques ou d’enregistrer des chansons pour inventer un passé fictif au groupe, ben ils se sont retrouvés avec des morceaux franchement intéressants !
C : Le coup de l’arroseur arrosé !
Ou de l’enregistreur enregistré, je sais pas. Bref quoi qu’il en soit, après moult péripéties, Porcupine Tree est devenu un vrai groupe qui aura duré plus de vingt ans et enregistré une belle dizaine d’albums.
Sauf que tu commences à me connaître, je choisis toujours des groupes trop complexes à résumer. Du coup je vais encore faire une petite sélection totalement arbitraire et parler de mes albums préférés.
C : Oui, on sait surtout que t’es une grosse feignasse !
P-A : Je préfère parler de « curation à la qualité exceptionnelle » mais je ne vais pas me vexer. Et donc pour ces albums, on va se concentrer sur les dernières années d’existence du groupe, en commençant par 2002 et l’album In Abstentia,
Un album qui amorce l’arrivée du batteur Gavin Harrisson dans le groupe et l’arrivée du groupe dans le métal progressif.
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Voilà, en quelques secondes, le résumé de ce que vous pourrez entendre chez Porcupine Tree : des riffs de guitare bieeeen électrique, de la grosse batterie qui fait tatapoum et, au milieu, la voix d’ange de Steven Wilson qui vient pleurer ses textes tristes et beaux, là, entre deux solos.
On vient donc d’écouter un extrait de Blackest Eyes mais globalement, à partir de cet album, Porcupine Tree va constamment essayer de surprendre.
Des morceaux très métal avec des refrains plus pop,
Des sons qui peuvent rappeler Nine Inch Nails,
Ou encore des ballades avec des gros riffs au milieu -
Sans jamais tomber dans la faute de goût.
C : Ecoute, c’est peut-être un des groupes les plus audibles que tu nous a rapporté depuis la création des Croissants alors continue donc !
Ok alors le prochain album est un peu plus “ouin ouin” mais je le trouve d’une beauté à tomber par terre.
Il s’appelle Deadwing et il reprend en fait un script de film qu’avait écrit Steven Wilson sur une histoire d’amour avec un fantôme
Et vu que le film ne s’est finalement jamais fait, la BO a été retapée pour devenir l’un des meilleurs albums de Porcupine Tree
Et on va s’écouter un extrait de The Start of Something Beautiful
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C : Oh c’est chouette ça ouais !
Bon, je sens que du coup c’est pas assez sombre, donc on va encore un peu descendre dans la noirceur avec Fear of a Blank Planet, l’avant dernier album du groupe, sorti en 2007 et fortement inspiré par le roman Lunar Park écrit par Bret Easton Ellis.
Et dessus il y a l’extraordinaire Anesthetize, un incroyable morceau de 17 minutes où Robert Fripp, le guitariste de King Crimson (justement), passe tranquillement jouer un solo.
Mais comme je ne pouvais pas me résoudre à piocher quelques secondes d’Anesthetize, on va plutôt écouter un extrait de Sentimental, histoire d’entendre à quoi ressemblent leurs ballades
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C : Ah oui c’est une autre ambiance !
Ouais et Fear of a Blank Planet marie vraiment bien les deux facettes du groupe, c’est d’ailleurs pour beaucoup leur meilleur album.
Et pour terminer on va remonter dans le temps. Vite Corentin, monte dans la DeLorean !
C : C’est parti Doc !
BRUITAGE ?
Nous sommes donc en l’an 2000 et vient de sortir Voyage 34 : The Complete Trip, une compilation tirée de morceaux de Porcupine Tree enregistrés au début des années 90.
Et comme son nom l’indique c’est un long voyage, beaucoup plus psychédélique, accompagné par une voix qui lit le rapport médical d’une prise de LSD.
On écoute un petit bout de la Phase II
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C : D’accord là c’est en effet carrément du rock psyché des années 70 !
Ouais c’est encore une autre couleur musicale et ça reste brillant.
Bref voilà, j’aurais encore beaucoup à vous dire, par exemple qu’il faut aussi écouter les albums Lightbulb Sun et The Incident mais voilà
Porcupine Tree c’est un groupe génial, parfois terriblement tristou mais toujours magnifique, notamment grâce à la voix de Steven Wilson qui n’essaie jamais de jouer au metalleux.
Et d’ailleurs, il poursuit une fructueuse carrière solo si, à tout hasard, vous avez dévoré tous les albums du groupe après l’écoute de cette chronique.
C : Eh bien merci beaucoup Pierre-Alexandre ! Porcupine Tree, c’est un groupe de rock/métal/psyché/progressif et triste par dessus le marché. J’ai bon ?
P-A : A peu de choses près :D
C : Et c’est disponible sur la plupart des plate-formes d’écoute de musique ou chez votre disquaire d’amour qui mérite bien vos sous, quand même. A bientôt !
Porcupine Tree : l’élégance du hérisson
Une fois n’est pas coutume, Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult » nous présente un groupe de rock plutôt normal, pour une fois. Ils s’appellent Porcupine Tree, ils sont Britanniques et ont couvert le métal progressif, le rock psychédélique, mais sont aussi passé par des genres plus légers.
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