*Bruit de tempête de neige, vents etc.*
Corentin : On l’aura pensé timide, mais l’hiver nous aura bien rappelé qu’il était là et bien là. Neige, vague de froid, il a décidé de saboter notre année 2018. Déjà qu’en plus il sapait notre moral, n’est-ce pas Laura Aupiais ?
Laura : C’est vrai, Des études avaient déjà démontré le lien entre le manque de soleil et une baisse de l’humeur et de la motivation.
Aujourd’hui, je m’en excuse par avance mais je vais en ajouter une couche.
Au début du mois dernier, une équipe de chercheurs de l’université de l’état du Michigan a publié les premiers résultats de leur étude sur Science Daily. Celle-ci révèle que passer trop de temps dans des salles ou des bureaux avec une faible luminosité pouvait affecter la structure de notre cerveau et amoindrir nos facultés d’apprentissage et de mémorisation.
C : Comment s’y sont-ils pris ?
L : L’expérience s’est déroulée sur des rats musqués qui ont l’avantage, à l’instar des êtres humains, d’être une espèce diurne et de dormir la nuit.
Pendant un mois, une partie de ces rongeurs a été exposé à 12 heures consécutives à une lumière de faible intensité qui reproduit soit les hivers nuageux du midwest américain, soit la lumière typique de nos intérieurs.
Pour ensuite être soumis à 12h d’obscurité. L’autre partie, à l’inverse à été exposé à une lumière de forte intensité.
Et les chercheurs ont découvert que les rats qui devaient vivre dans un environnement sombre avait d’énorme difficultés à reproduire un exercice qu’ils avaient appris à réaliser.
On assiste alors à une diminution de 30% de leur hippocampe. Ce qu’il faut savoir c’est que l’hippocampe est une zone centrale du cerveau qui gère la mémoire et la navigation spatiale.
C : Ah oui, une zone du cerveau qui peut quand même servir...
Mais ce sont surtout les composés protéiques qui permettent une bonne connexion des neurones, au sein de l’hippocampe qui sont impactés.
Et du coup, comme dit l’un des auteurs de l’étude, ça expliquerait pourquoi il est difficile de retrouver, par exemple sa voiture dans un parking après avoir passé quelques heures dans un cinéma ou dans un centre commercial.
C : Mais au delà de la simple inconvenience, est-ce que ça serait pas un peu dangereux quand même ?
L : Pas de panique, rien d’irréversible évidemment, sinon, on resterait à jamais un peu con con.
Les rats ont pu recouvrer toutes leurs capacités intellectuelles après une exposition à une forte lumière.
*Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil *
C : L’intuition de Charles Aznavour était donc bonne...
Mais cette recherche avait aussi une autre finalité sur laquelle se penchent actuellement les chercheurs de l’université de l’état du Michigan.
Ils ont découvert également qu’au delà de l’hippocampe, et une fois que la lumière traverse les yeux c’était toute une autre région du cerveau qui est affectée. Plus précisément, il s’agit d’un groupe de neurones situé dans l’hypothalamus qui produit un peptide c’est-à-dire, une espèce de conglomérat d’acides aminés, appelé Orexine connu pour influencer pas mal d’activités neuronales.
C : Et donc ?
Et bien, ça les a amené à se demander s’il suffisait de donner aux rats de l’expérience de l’orexine pour combler les lacunes dites précédemment sans avoir besoin de les exposer à la lumière.
On entrevoit donc les possibilités d’une telle découverte pour les personnes âgées ou encore dans le cas des glaucomes ou de tout type de déficiences de la rétine.
Et en plus, est-ce que ces éléments de réponses peuvent laisser présager une amélioration possible des fonctions cognitives des personnes âgées ou de gens atteint de troubles neurologiques ? Est-ce qu’on pourra aider ces personnes ou prévenir d’un futur déclin ?
Une chose est sûre, c’est que la recherche se nourrit et avance de chacune des avancées qu’elle fait aussi minimes soient elles.
C : Merci Laura Aupiais pour cet éclairant compte rendu sur cette étude. À très vite !
Et si une faible lumière nous rendait stupides ?
Faut-il rester à la lumière pour en devenir une ? Une étude récente tendrait à montrer que le manque de lumière pourrait non seulement avoir un effet sur le moral, mais aussi sur nos capacités cognitives ! On approfondira tout ça avec Laura Aupiais.
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