« Encelade », le prochain espoir pour trouver la vie extraterrestre

Générique X-FILES (4s)
Corentin : Après la fausse alerte de vie extraterrestre sur Mars, les scientifiques et autres astrobiologistes se tourne dorénavant vers Encelade, l’un des satellites de Saturne, pour déterminer si la vie est possible ailleurs. A quoi a t-on affaire, Laura, des petits hommes verts ? Des Krogans comme dans le jeu Mass Effect ? Des Dinosaures ?
Laura : Haha ! Alors, je ne vais pas vous parler de la possibilité de vie extraterrestre intelligente en dehors ou dans notre système solaire malheureusement. Là, on est plus dans la vie extraterrestre de type bactérie.
C : Ah oui, c’est un poil déceptif !
L : Avant de vous expliquer tout ça en détails, on va partir à la découverte d’Encelade.
Encelade est l’une des 60 lunes qui gravitent autour de Saturne et elle mesure 500 km de diamètre. À titre de comparaison, le diamètre de la Terre fait plus de 12 000 km.
Du coup, par rapport à la terre, Encelade, c’est une balle de golf.
Sur les photos de la sonde Voyager 2, on peut également voir des cratères, des plaines, des failles ou encore des sillons.
C : Et alors qu’est-ce qu’elle a de si particulier cette balle de golf ? Que se passe t-il à sa surface ?
L : Et bien, si on pose le pied sur Encelade, on meurt instantanément puisque à midi heure locale, il fait -198°C. Par conséquent, à cette température, la surface est composé d’une épaisse couche de neige, d’une centaine de mètre à peu près.
Et si on s’enfonce un peu plus, après avoir traversé 5km de glace, on arrive à un océan global proche du noyau d’une profondeur de 65km.
Une question demeure comment un corps céleste si loin du soleil arrive à émettre par le biais de geysers de l’eau liquide ?
[Son Découverte Encelade / Radio Canada (20s)]
Puis depuis 2005, la sonde Cassini nous a apporté plus de détails. En observant ces panaches, Cassini a relevé la trace de particules riches en silice, c’est-à-dire un corps solide présent dans la composition des minéraux, ainsi que la présence de méthane. On suppose donc que de formes de vie pourraient avoir élu domicile dans cet environnement.
C : Attends, il pourrait y avoir de la vie dans du méthane ? Mais du méthane d’origine biologique, comme on peut en avoir sur Terre, ou créé par d’obscures procédés géophysiques ?
L : Tu poses les bonnes questions mais on va se focaliser sur la première.
Puisqu’une équipe de chercheurs de l’Université de Vienne en Autriche a voulu savoir s’il était possible de voir de la vie émerger dans un contexte environnemental tel qu’Encelade.
Ils ont donc cherché à le reproduire en laboratoire. Toutes les données de cette étude sont d’ailleurs disponibles sur le site nature.com. Attention, toutefois, il faut avoir un petit bagage en physique et astrobiologie tout de même.
C : Essayons de faire ça en gros, alors ! Comment ont-ils fait ?
L : Eh bien, ils ont pris des flacons et ils les ont remplis d’hydrogène, de dioxyde de carbone, de composés inorganiques, autrement dit des composés qui ne sont ni animal ni végétal afin d’y confronter des microbes à différentes températures allant de 0 à 100 et différentes pressions.
Un seul microbe a survécu. Il s’agit de ce qu’on appelle une archéobactérie ou archée pour les intimes qui vit autour de sources hydrothermales au large d’Okinawa à 1000m de profondeur.
Ces micro organismes combinent hydrogènes et CO² et rejettent du méthane.
Comme on le suppose sur Encelade.
[Générique X-files (2s)]
C : Mais c’est quand même fou, ça Laura ! La première preuve de vie extraterrestre ! Ça y est !
L : Calmons-nous ! Il n’y aucune certitude que leur existence soit avérée à l’intérieur de cette lune de Saturne. Mais c’est déjà un premier pas pour démontrer de manière expérimentale que les méthanogènes, c’est comme ça que ça s’appelle, peuvent vivre dans des conditions attendues sur Encelade.
Autre exemple, Europe, l’un des satellites de Jupiter présente à peu près, les mêmes caractéristiques qu’Encelade. Et les chercheurs sont en train de voir s’il est possible, dans un environnement dénué de lumière et à forte radioactivité qu’il y ait également, possiblement, de la vie. Une mission menée conjointement par la NASA et l’agence spatiale européenne devrait d’ailleurs voir le jour vers 2025.
Tout ça pour vous montrer que c’est très intéressant ce qu’il se passe en ce moment dans ce domaine. Dans le sens où on imagine que la vie peut se développer dans un autre contexte que celui de la terre. Et du coup, ça laisse supposer pas mal de possibilités quant à la façon d’appréhender les formes de vies extraterrestres.
Celui qui disait que la vérité est ailleurs a peut-être raison…
C : Bon eh bien, on compte sur toi pour nous tenir au courant sur la découverte éventuelle de microbes de l’espaces ! Merci Laura et à très vite.