Thomas : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult lâche un peu ses manettes pour venir nous parler d’une série télé. Salut Pierre-Alexandre !
Pierre-Alexandre :
Salut Thomas, bah oui que veux-tu, c’est la détente, les beaux jours semblent vouloir revenir et faudrait voir à pas déconner, alors on va s’enfermer et binger des séries comme des cochons.
Et pour votre prochain week-end, je vous propose de découvrir la famille la plus dysfonctionnelle, malhonnête et mesquine des Etats-Unis avec Arrested Development.
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C : Ah ça me dit quelque chose, mais c’est plus tout jeune, cette histoire, non ? Ca date pas du début des années 2000 ?
P : Alors en effet, l’histoire d’Arrested Development est assez chaotique. A la base, c’est une série de Mitchell Hurwitz qui a été diffusée par la FOX entre 2003 et 2006 avant d’être annulée au bout de trois saisons sous les pleurs des fans. Et il aura fallu attendre 2013 et un gros chèque de Netflix pour voir arriver une quatrième saison, puis encore jusqu’à 2018 pour la cinquième. Mais en fait la cinquième était en deux parties, et la deuxième partie est seulement arrivée début 2019.
T : Beaucoup de chiffres et de divisions, ma foi… Mais, et arrête-moi si je me trompe, mais l’histoire de la série c’est déjà un gag en fait ?
P : Y a un peu de ça ouais ! Et donc la série est centrée sur les Bluth, une famille bourgeoise qui comprend une dizaine de personnes toutes plus bizarres et horribles les unes que les autres.
A la base on suit le point de vie de Michael Bluth, le seul à être à peu près normal, au moment où sa famille tombe pour fraude et se retrouve désargentée. Trop bon trop con, notre ami Michael va donc essayer d’aider tout le monde.
Et dans tout le monde il y a :
George, le papa, aussi corrompu que manipulateur, avec les membres de sa famille
Lucile, la mère, alcoolique et absolument ignoble avec tous ses enfants
Et les enfants sont donc :
Michael, dont on a déjà parlé (qui a lui aussi un fils, appelé George Michael)
T : Comme le chanteur ?
P : Comme le chanteur.
Ensuite il y a Gob, magicien raté et con comme une enclume, il est absolument merveilleux
Et Lindsey, totalement superficielle, matérialiste et égoïste, qui est mariée à Tobias, acteur raté et complètement à côté de plaque avec qui ils ont une fille appelée Maeby, le seul autre personnage normal de la série
Et enfin il y a Buster, le fils à maman qui a de gros soucis dans sa tête et dans sa relation avec sa mère
T : Eeeet ben ! Ca fait une sacrée liste ! Je te propose qu’on écoute du ukulele pour souffler un peu.
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P : Ah ça fait du bien ! Et donc voilà, ça fait déjà pas mal de personnalités bien trempées, autour desquelles gravitent un nombre hallucinant de rôles secondaires récurrents et excellents, parfois joués par des guests comme Liza Minnelli, Charlize Theron, Ben Stiller ou Jane Lynch.
Et d’ailleurs, je t’ai même pas parlé du casting de la famille alors qu’Arrested Development c’est quand même la série qui a fait exploser des acteurs comme Michael Cera, Will Arnett (qui fait la voix de Bojack Horseman) et Jason Bateman, même s’il avait déjà une plus grosse carrière avant.
Et j’oubliais mais il y a un autre personnage essentiel à la série : le narrateur.
Ici, il est incarné par le producteur exécutif de la série, à savoir Ron Howard, qui narre donc la série mais joue quand même son propre rôle, et c’est souvent hilarant.
T : Mais du coup c’est quel type d’humour ? Parce que là tu m’évoques presque une sitcom !
Alors pas du tout en effet ! Ici on est plus proches de quelque chose comme The Office, basé sur la gêne avec un humour très froid mais qui peut tirer dans tous les sens.
Mais en fait y a aussi du gag visuel, du dialogue qui fait mouche, du comique situationnel, absurde, meta, de répétition… t’as même, à la fin de chaque épisode de fausses scènes de preview de l’épisode suivant.
C’est vraiment une usine à gags, ça part à toute vitesse et, forcément, t’en as parfois qui tombent à côté.
La plupart des gros fans de la série t’en parlent souvent avec une pointe d’amertume parce qu’il y a des saisons plus faibles que d’autres mais ça reste globalement de très bonne facture.
T : D’accord, mais tu la conseilles quand même, quoi ?
P : Bon ben de toutes façons vous ne risquez rien avec les trois premières saisons, période Fox.
Après pour la quatrième, outre le plaisir de revoir les personnages sept années plus tard, c’est un peu plus compliqué. C’est une saison qui se passe pendant une seule et même soirée où chaque épisode dépeint le point de vue d’un personnage.
T : Ah oui, c’est toujours un peu casse-gueule, ça
P : Oui, je crois que l’accueil avait été un peu froid à l’époque mais je l’aime bien, perso.
Ensuite, Hurwitz a remonté la saison 4 dans l’ordre chronologique - ça c’est sorti en 2018
Et enfin comme je te le disais, la saison 5 est sortie en deux parties, d’abord en mai 2018 puis là en mars 2019.
Et c’est une histoire mouvementée qui se ressent dans la série, avec des chutes de rythme ou des expérimentations bizarres (quand ils ne font pas carrément des blagues dessus en plein milieu d’un épisode) - et comme ça part dans tous les sens y a vraiment moyen d’être vite perdu et de lâcher l’affaire.
Mais donc aujourd’hui je ne peux que vous conseiller Arrested Development. C’est une série complètement dingue, portée par des acteurs excellents de bout en bout, donc que demande le peuple ?
T : Et bien merci Pierre-Alexandre ! Arrested Development c’est une super série comique et c’est disponible sur Netflix, qui a aussi produit les deux dernières saisons. A bientôt !
« Arrested Development » : arrested bruyant
La deuxième partie de la cinquième saison d’« Arrested Development » est disponible sur Netflix depuis la mi-mars. L’occasion pour Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult » de venir déclamer son amour pour cette série un peu inégale, mais aux personnages terriblement marquants.
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