Et donc Chokri Wakrim, compagnon de Marie-Élodie Poitout, cheffe du Groupe de sécurité du Premier ministre Édouard Philippe, ou devrions-nous dire ex-cheffe puisqu’elle a démissionné ce jeudi, est lui aussi mouillé dans le contrat signé par l’ancienne boîte d’Alexandre Benalla avec Iskander Makhmudov dans le but d’assurer sa sécurité lorsque cet oligarque russe quitte la contrée de son cher président Vladimir Pouti… Wow wow wow ! Calmos, les Benallos ! Dans une série, il y a fatalement un épisode où tout part en sucette et il semble bien que L’homme du Président vienne d’atteindre ce moment-là. L’intrigue, qui laisse pantois depuis sa révélation par Le Monde en juillet dernier, ne cesse, au fil des nouveaux développements, de poisser un peu plus le pouvoir, chaque tiroir de l’affaire dévoilant un autre tiroir, qui lui même contient un bouton secret qui permet d’ouvrir un nouveau tiroir encore plus secret, un autre mensonge d’Alexandre Benalla, un autre personnage plus sulfureux, si c’est possible, que le précédent.
La rencontre relatée par la presse entre Messieurs Benalla et Crase, en infraction des obligations de leur contrôle judiciaire, se serait déroulée au domicile de Mme Marie-Élodie Poitout […] qui exerce les fonctions de chef du Groupe de sécurité du Premier ministre.
Chokri Wakrim, donc. Son nom apparaît pour la première fois dans une lettre du directeur de cabinet du Premier ministre Édouard Philippe, Benoît Ribadeau-Dumas, dévoilée par BFM et dont Les Jours ont eu copie. Ah, c’est vrai qu’il manquait, Édouard Philippe, dans l’affaire Benalla dont il s’est jusqu’alors prudemment tenu éloigné. Ce courrier est adressé au nouveau procureur de Paris Rémy Heitz, ce même Rémy Heitz qui a été adoubé par l’Élysée alors que les trois candidats de la garde des Sceaux Nicole Belloubet avaient été écartés. Dans sa lettre en date du vendredi 1er février, Benoît Ribadeau-Dumas explique au procureur que « depuis 24 heures, des journalistes contactent le cabinet du Premier ministre en cherchant à évaluer une allégation ». L’allégation en question ? « La rencontre relatée par la presse entre Messieurs Benalla et Crase, en infraction des obligations de leur contrôle judiciaire, se serait déroulée au domicile de Mme Marie-Élodie Poitout […] qui exerce les fonctions de chef du Groupe de sécurité du Premier ministre. » Hum, hum, toujours dans les bons coups, Alexandre Benalla.

Cette « rencontre relatée par la presse » : qu’en mots délicats ces choses-là sont dites… Il s’agit des enregistrements d’une conversation entre Alexandre Benalla et son comparse de manif, l’ex-officier de réserve de la gendarmerie Vincent Crase, publiés le 31 janvier par Mediapart.