Lundi soir, devant la commission d’enquête mise en place par l’Assemblée nationale sur l’affaire Benalla, la dinguerie s’est maintenue à un bon niveau. Un commissaire en tenue et à l’air bonhomme a durement étrillé la version de l’Élysée sur la suspension du chargé de mission après les violences du 1er mai. Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation (DOPC) à la préfecture de police de Paris, a répété qu’il était « sous serment » et bien disposé à répondre aux questions des parlementaires. La députée du Front national Marine Le Pen a donc voulu savoir si Alexandre Benalla avait continué d’assister aux réunions préparatoires aux déplacements d’Emmanuel Macron lorsqu’il était suspendu, du « 2 au 18 mai » (en fait, la sanction courait du 4 au 19). « Oui », a répondu le commissaire sans hésiter, expliquant que ni lui, ni ses subordonnés présents lors de ces réunions, n’avaient eu connaissance de « la sanction la plus grave jamais prononcée contre un chargé de mission travaillant à l’Élysée », pour reprendre l’expression de son porte-parole Bruno Roger-Petit au tout début de cette affaire.
Impossible de savoir si Alain Gibelin a conscience de lâcher une bombe à cette heure tardive ou s’il n’en prend pas la mesure. Les députés ne rebondissent pas, on se demande si on a bien compris. À minuit passé, l’Élysée lui oppose un « démenti formel ». Puis