Comme un bon roman policier, l’affaire Benalla est une œuvre à tiroirs. L’intrigue principale repose sur un scénario invraisemblable : le 1er mai, un conseiller présidentiel déguisé en policier s’en prend violemment à des manifestants sur la place de la Contrescarpe, à Paris. Puis ces faits sont passés sous silence pendant deux mois, jusqu’à la révélation de ce scandale par Le Monde, le 18 juillet. Un malheur n’arrivant jamais seul, l’une des conséquences parmi les plus notables (c’était difficile de choisir !) de cette affaire est la suspension et la mise en examen de trois fonctionnaires de police, le 22 juillet.
Ils sont soupçonnés d’avoir, au soir de l’article du Monde, transmis à Alexandre Benalla les images de vidéosurveillance de la place de la Contrescarpe. En termes judiciaires, ils sont mis en examen pour « violation du secret professionnel » (Benalla étant poursuivi, entre autres, pour recel de ce délit), « détournement d’images issues d’un système de vidéoprotection », ainsi que « complicité de port illégal d’insigne » pour l’un d’entre eux. La justice devra établir leurs responsabilités respectives, mais les auditions devant la commission d’enquête mise en place par l’Assemblée nationale ont déjà permis d’en savoir un peu plus sur le déroulement de cette livraison d’images.
Le 18 juillet donc, le préfet de police de Paris Michel Delpuech découvre l’article du Monde vers 20 h 30, a-t-il raconté aux députés.