D’Alger
«J’ai honneur de vous notifier formellement ma décision de mettre fin au mandat que j’accomplis en qualité de président de la République, à partir de ce jour, mardi 26 Radjab 1440, correspondant au 02 avril 2019. » L’annonce aurait semblé impossible il y a six mois à peine mais elle est historique : ce mardi soir, Abdelaziz Bouteflika a démissionné, après vingt années solidement installé à la tête de l’Algérie.
Au pouvoir depuis 1999, il était pourtant déterminé à briguer un cinquième mandat, mais ça, c’était il y a six semaines, mais ça, c’était avant. Avant d’être la cible de protestations sans précédent, vendredi après vendredi, depuis le 22 février, dans des manifestations monstres à Alger mais aussi dans tout le pays (lire l’épisode 1, « L’Algérie de se voir si belle »). Résultat de six semaines de crise, le président algérien a fini par céder et quitter le pouvoir.
D’abord reclus dans un hôpital suisse où il ne se remettait toujours pas de l’AVC qui l’a terrassé en 2013 et le prive quasiment de toute parole publique depuis, Abdelaziz Bouteflika a fini par rentrer en Algérie le 10 mars. Il tente pour commencer de négocier une sortie moins radicale. Face à une contestation de plus en plus marquée, le Président essaie de calmer le peuple, d’abord par un retrait de sa candidature à l’élection présidentielle, puis en promettant de démissionner avant la fin de son mandat, prévue pour le 28 avril prochain.