D’Alger
En février 2017, Riadh Touat m’a contactée pour me proposer de faire partie de « Wesh derna ? ». « Wesh derna ? » ? Une page Facebook où il rassemble des témoignages vidéo d’Algériens « positifs, optimistes et fiers de leur pays ». J’ai refusé. En tant que Franco-Algérienne, je me ne suis pas sentie légitime dans la représentation de cette identité algérienne si chère à Riadh. Je ne me suis pas sentie assez Algérienne pour parler du pays, pour le représenter par le biais de mon vécu différent. Moi et ma nationalité de rechange, je ne me voyais pas parler au nom d’Algériens qui, au final, n’avaient pas le choix. Et connaissant l’amour de Riadh pour l’Algérie, le mien me semblait pâle. J’avoue que je n’étais pas aussi optimiste que lui et jugeais sa démarche un peu naïve. Je trouvais sa vision de l’Algérie déconnectée de la réalité que nous vivions au quotidien. Dans un pays où les hommes politiques faisaient semblant que tout allait bien, conforter leur discours en montrant le côté positif de l’Algérie me semblait impensable. Comme beaucoup, je ne voyais que le négatif dans ce peuple et une révolution me paraissait impossible. Deux ans après, les faits lui donnent raison : dans la rue, cette jeunesse algérienne, joyeuse et pacifique, ressemble à tous ceux qu’interviewe Riadh Touat sur « Wesh derna ? » depuis deux ans (lire l’épisode 1, « L’Algérie de se voir si belle »). Alors j’ai sollicité Riadh pour m’en parler. Il faut croire qu’en plus d’être doué et créatif, il n’est pas rancunier.