Quelques jours avant la fin du premier confinement, l’ingénieure et sociologue spécialiste des circuits courts Yuna Chiffoleau dénonçait dans cette obsession le bluff des grandes surfaces, qui communiquaient beaucoup mais faisaient peu pour défendre les productions locales en pleine crise sanitaire (lire l’épisode 4, « Les supermarchés tirent sur la corde locale »). Depuis, elle a longuement enquêté sur nos attitudes alimentaires nouvelles et en a tiré un livre : Manger au temps du coronavirus. Avec ses coauteurs, elle s’y intéresse notamment à cette clientèle qui s’est tout à coup prise de passion pour le local. Car ce sujet a priori peu vital
Yuna Chiffoleau explique qu’entre mars et mai derniers, nombre de producteurs locaux ont multiplié leur chiffre d’affaires par deux, et parfois même par huit ou dix. Dans son ouvrage, elle souligne « la capacité des agriculteurs à faire évoluer très vite leurs circuits eux-mêmes, en mettant en place des systèmes de vente directe ». Une capacité qui a essentiellement reposé sur une quantité énorme d’heures supplémentaires.