Le gouvernement français est sur le point de dissoudre un groupe antifa et c’est la première fois. Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, n’en a pas parlé publiquement. Les membres de la Gale, le Groupe antifasciste Lyon et environs, ont appris la nouvelle le 17 mars dernier, par courrier. Le comble ? La loi invoquée pour dissoudre le groupe a été promulguée en 1936 contre les ligues fascistes de l’époque. Depuis 2019, le gouvernement Macron utilise abondamment les dissolutions administratives, tant contre des groupes d’extrême droite violents que des associations plus ou moins liées à l’islam radical. Un média d’extrême gauche, Nantes révoltée, a même failli y passer en janvier dernier. « On s’y attendait », réagit, désabusé, Lucas, membre de la Gale, auprès des Jours. Selon l’étudiant en droit, « cette frénésie des dissolutions, c’est effrayant et ça annonce la couleur du très probable second mandat d’Emmanuel Macron ». Les avocats du groupe sont tout aussi inquiets. Selon l’une d’eux, Agnès Bouquin, « c’est l’idée même de la désobéissance civile qui est criminalisée par cette décision, très attentatoire à la liberté d’association ».
La Gale est dans le collimateur du gouvernement depuis plusieurs mois. En septembre dernier, après une bagarre avec des catholiques intégristes lors d’une manif anti-passe sanitaire, sept membres du groupe sont mis en examen pour « violences en réunion », avant d’être relaxés en justice. Les 10 et 11 décembre, malgré