Jean-Luc Mélenchon se serait-il mis les antifas dans la poche ? Mis à part quelques purs et durs qui resteront à la maison pour ne pas participer, jamais, à la mascarade que sont selon eux les élections, les antifas semblent vouloir aller voter cette année. Du moins, ceux que Les Jours ont interrogés. Et ceux-là nous ont aussi confié miser sur Mélenchon. Certains adhèrent pleinement au programme des Insoumis. Pour les autres, modérément séduits par l’idée d’un Mélenchon à l’Élysée, il reste la solution du moins pire. Tout d’abord parce qu’il est le seul candidat capable de prendre la place de l’extrême droite au second tour. Ensuite parce qu’avec Mélenchon comme président, l’antifascisme se trouverait probablement dans une meilleure posture qu’aujourd’hui.
Le vote antifa, à la base, ça n’existe pas vraiment. « L’antifascisme n’est pas une réalité unifiée », explique aux Jours le sociologue Ugo Palheta, qui poursuit : « Pendant l’entre-deux-guerres, les antifascistes votaient selon leur appartenance partisane, communiste ou socialiste pour l’essentiel, ou ne votaient pas, dans le cas de l’antifascisme anarchiste. » Aujourd’hui, beaucoup de groupes antifascistes français se revendiquent de la mouvance autonome : ils agissent en dehors des partis et des syndicats. Dans le cadre des élections, ils sont volontiers abstentionnistes. C’est le cas de l’AFA Paris-Banlieue, dont Mélissa fait partie. L’étudiante développe :