«Haaaan », « Vous avez pas le droit de casser ! » Le cri est sincère et la surprise totale. Assise sur le siège passager de sa voiture, téléphone en main, Laëtitia avait entendu les ordres répétés par des gendarmes de Hoymille (Nord) à son mari, Pierre, de souffler dans un éthylotest et/ou d’accepter de sortir de sa voiture. Sinon, il en serait sorti manu militari. Mais voilà, le couple est persuadé qu’il lui suffit de répéter calmement certains arguments pour échapper à cette sanction :
- « Je ne contracte pas avec vous » ;
- « Je ne consens pas » ;
- « Je dépends de la juridiction de la Common Law Court, tribunal du peuple, par le peuple et pour le peuple » ;
- « Le Code de la route, c’est pas une loi, c’est un arrêté depuis 1922 » ;
- « Est-ce que j’ai tué ? Est-ce que j’ai volé ? » ;
- « C’est pas un véhicule, c’est une voiture » ;
- « Écrivez notre nom en minuscules s’il vous plaît, nous ne sommes pas des entreprises. »
Ces éléments de langage sont mot pour mot ceux recommandés par les partisans et influenceurs adeptes d’une théorie née aux États-Unis et appelée « la fraude du nom légal » ou le mouvement des « citoyens souverains ». On peut la résumer ainsi : à leurs yeux, les citoyens ont été dépossédés de leur identité par des États et des gouvernements qui sont en réalité des entreprises. Retrouver sa liberté impliquerait de refuser d’obéir et/ou de payer certaines taxes, refuser de « contracter », donc.
Ces arguments n’ont pas convaincu et un gendarme a fini par casser plusieurs vitres de leur Berlingo, blessant légèrement Laëtitia au visage et aux mains. La vidéo, partagée le 1er avril sur des canaux Telegram par cette dernière, a ensuite été diffusée le lendemain par le conférencier belge Vincent Flibustier. Ce militant antidésinformation