De faux papiers d’identité très très peu crédibles et qui leur sont pourtant vendus 240 euros pièce ; des conseils juridiques farfelus proposés par un prétendu juriste d’un autoproclamé syndicat – qui se garde bien de se vanter de sa récente condamnation pour « exercice d’activité dans des conditions créant la confusion avec une fonction publique » : voilà le lot des « êtres souverains » francophones (lire l’épisode 16, « “Je ne contracte pas” : le grand gloubi-boulga conspi »), ce mouvement conspirationniste qui estime que les citoyens ont été dépossédés de leur identité par des États qui sont en réalité des entreprises. Et qui considère en conséquence que retrouver sa liberté implique de refuser de payer certaines taxes ou d’obéir à certains ordres. Comme Pierre et Laëtitia, le couple qui « ne contracte pas », devenu célèbre après une rencontre violente entre les gendarmes et la fenêtre conducteur de leur Berlingo.
On écrivait avoir repéré une petite bande de margoulins qui gravitent autour de ces êtres souverains et de leur mal-être. En poussant l’enquête, il apparaît que la situation est pire encore : non seulement ces escrocs sont nombreux, mais au moins une partie d’entre eux (et de leurs adeptes) sont dangereux et/ou fascistes. Une situation pas si étonnante quand on connaît l’origine du mouvement. Né en Amérique du Nord dans les années 1970 au sein de groupes d’extrême droite, il a conduit depuis à de