«Il m’avait dit : “Fais-moi confiance, t’inquiète pas, c’est quelque chose de sérieux.” Et moi, bah, forcément, je lui ai fait confiance, c’est mon meilleur ami, la personne avec qui j’ai fait les 400 coups, celle qui me connaît le mieux. Donc j’ai dit OK. » Quand Moussa revient sur son « recrutement » chez Pro Network Vision (PNV), le ton est amer. Jamais il n’aurait cru qu’une personne si proche de lui puisse l’entraîner dans pareille galère. « En même temps, reconnaît-il, c’était la période idéale pour m’avoir : je venais de rompre, ma mère était à l’étranger, j’étais dans une situation assez précaire… » De temps à autre, son meilleur ami lui montre ses gains encaissés grâce au trading en ligne (lire l’épisode 1, « L’arnaque, elle est vite répandue »). Un jour, la curiosité l’emporte. « Et puis, il a été malin, il savait comment faire avec mon caractère : il m’a appâté, tout en me disant : “Ah, mais si tu me rejoins, je te préviens : il faut que tu sois motivé, le trading, c’est sérieux !” » Déjà, cette ambivalence typique du milieu : oui, en le rejoignant, il est possible de gagner beaucoup d’argent et de s’offrir la belle vie, mais pour y parvenir, il ne faut compter que sur la sueur de son front. Et Moussa est tombé à pieds joints dedans.
Comme beaucoup d’autres, il débourse 200 euros par mois pour rejoindre Kuvera.